Le 30 novembre dernier, un restaurant nommé la Maison de la Poutine a ouvert ses portes en plein cœur de Paris. L’occasion idéale pour aller tester le plat typique québécois à la sauce française.
Par Romain Lambic, journaliste à Paris
Depuis son ouverture le 30 novembre 2017, la Maison de la Poutine connaît un immense succès. Les médias présents sur les réseaux sociaux tels que Topito Voyages (2,2 millions de vues) ou Konbini (un million de vues) ont posté sur leurs pages Facebook des vidéos présentant cette nouvelle échoppe et le fruit de leur inspiration, la poutine. Vidéos très réussies, elles mettent littéralement l’eau à la bouche. J’ai moi-même découvert, à l’occasion de mon premier voyage à Montréal lors de l’été 2017, ce plat à la fois simple et merveilleux. Le succès a été tel que le samedi suivant l’ouverture, le restaurant n’a pas pu ouvrir en raison d’une pénurie de fromage. Face à tout ce succès, il fallait à tout prix que je teste cette poutine version française.
Un fromage qui fait « skouik-skouik »
Il fait un froid glacial sur Paris le 9 décembre, nous sommes samedi soir, à l’ouverture de la Maison de la Poutine. La file d’attente est déjà bien garnie quand nous arrivons et elle s’allonge derrière moi et mon invitée, une amie russe, un comble pour elle de tester la poutine! Tout vient à point à qui sait attendre. Après une dizaine de minutes dans le froid, nous entrons enfin dans le restaurant. L’odeur de frites active nos estomacs, qui commencent à réclamer ce que nous sommes venus chercher.
Pour nous aider à patienter, Guillaume Natas, propriétaire de l’échoppe, a accepté de répondre à quelques questions. « La Maison de la Poutine est mon troisième projet, après un escape game et une boîte de développement de logiciels de gestion », nous explique-t-il. « Avec mes associés, Erwan Caradec et Florent Steiner, nous avions envie de partir dans la restauration. Etant donné que nous sommes de grands amateurs de bonne bouffe du monde et que nous étions accros à la poutine, servie à la carte dans un restaurant parisien, nous avons décidé de lancer notre restaurant 100 % poutine ». L’objectif pour Guillaume et son équipe a été de créer des poutines « gourmets » avec des produits locaux – les importer aurait coûté bien trop cher et aurait été désastreux écologiquement. « Le plus difficile a été de trouver le bon producteur de fromage, quelqu’un qui puisse fabriquer un produit qui grince sous la dent, comme les Québecois l’aiment », confie Guillaume. Une fois les producteurs trouvés, avec l’aide de son frère et chef cuisinier, Erwan, qui a travaillé six années durant au Québec, Guillaume Natas a mis au point différents menus. Un journaliste du Huffington Post Québec est spécialement venu tester ce restaurant et l’a approuvé. « Je ne m’attendais pas à un tel succès, nous avons eu un super relais presse », souligne Guillaume Natas. « Les gens sont venus et ont tout de suite aimé le produit, puis ils en ont parlé autour d’eux. Qui plus est, beaucoup de Québécois sont venus et ils ont tous adoré notre poutine ».
Sur la carte, il y a la poutine « Montréal », la classique avec les ingrédients de base et sa demi-soeur, la poutine « Montréal » végétarienne. La plus consistante est la « Tabarnak », dans laquelle il y a, en plus des frites, du fromage fondant et de la sauce à poutine, des émincés de porc braisés au sirop d’érable et du pop-corn nature. C’est celle-ci que mon amie russe et moi avons décidé de tester. En deux minutes, la poutine se compose sous nos yeux émerveillés et gourmands. Nous voilà déjà servi et à table, prêt à déguster. Une extase gustative s’offre à nos papilles. Le fromage fondant grince bien quand on le mâche et l’association de la poutine avec ces émincés de porc braisés au sirop d’érable me renvoie directement à 5500 kilomètres de la capitale française, à mes doux souvenirs de mes repas à Montréal. Mon amie russe se retrouve elle aussi totalement satisfaite par ce plat qu’elle découvrait. Cette poutine, comme toutes les autres, nous a calé, nous sommes repus. La Maison sert également la « Poutine Légumeuse d’Automne » (avec sauce légume, polenta, pickles d’oignon et plusieurs ingrédients de saison), la « Bûcheronne » (avec lard, oignons caramélisés, oignons croustillants et moutarde en grain), la « Coquette » (émincé de volaille et sarrasin), ainsi que la « Relevée » (boeuf mijoté aux épices chili).
Face au succès rencontré par la Maison de la Poutine, quelle suite donner à ce projet ? « Dans un premier temps, notre objectif est d’assurer un service continu, de faire en sorte que toutes les personnes qui viennent ici puissent manger une poutine, explique Guillaume Natas. Nous devons toutefois pour le moment limiter le nombre de poutines par service pour assurer la fraîcheur de nos produits (entre 175 et 215 poutines en fonction des soirées). L’objectif à termes est d’ouvrir d’autres restaurants, un peu plus grands que celui-ci », espère-t-il.
(crédit photo: Romain Lambic)