Après sa première soirée PVTiste à Montréal, notre chroniqueuse, Amandine Dago, nous entraîne maintenant dans son road-trip estival en Gaspésie.
Par Amandine Dago, chroniqueuse
Je suis arrivée au Canada le 1er Juillet 2015. Je tiens à le préciser car c’est un peu comme une fête d’anniversaire. Bien que je ne le célèbre pas vraiment, ça fait toujours cool de dire « Aujourd’hui, ça fait (x) semaines/mois/années que je suis ici« . Enfin, je trouve ça cool, mais ça n’engage que moi.
J’ai commencé mon aventure par l’Ontario et Toronto. Ah, Toronto, il y a tellement de choses à raconter sur cette ville… mais le sujet n’est pas là. Mon focus est sur cette magnifique province qu’est le Québec.
Etant donné que j’ai quitté la France avec l’objectif de faire un road trip solo au Canada, je faisais mon itinéraire au fur et à mesure de mes rencontres. La plupart des endroits que j’ai visités m’ont été conseillés par personnes rencontrées dans des auberges. Car en bon ‘backpacker‘, le passage en auberge est une évidence.
C’est donc dans cette super et cool auberge L’Alexandrie qui se situe dans le Village à Montréal que j’ai fait la rencontre d’Alfred. Un Québécois de Gaspésie avec qui j’aimais discuter les matins, il fait régulièrement l’aller-retour Gaspésie-Montréal pour se faire des extras en tant que covoitureur.
Au cours d’une discussion, il me parle de la Gaspésie et me dit que si je suis fan de grands espaces et de nature, je vais adorer l’endroit. Je m’informe, vois les magnifiques paysages et décide d’y aller. Mais avant tout je fais un petit passage éclair de deux jours dans la capitale-nationale pour voir ce qu’il s’y passe.
[pullquote]A dire vrai, je pensais que le train était un TGV mais en fait non…[/pullquote]
Grâce au Tarif Évasion de VIA RAIL, j’ai un aller Montréal-Québec pour 35$. A dire vrai, je pensais que le train était un TGV mais en fait non. Trois heures pour y aller quand même. En tant que bonne Française, je me plains un peu normal, mais toujours dans le respect.
J’y ai logé au HI Québec dans le Vieux Québec, j’ai fais ma touriste en visitant la Citadelle (le tour gratuit bien sûr), en prenant une photo devant le château de Frontenac, en participant au FEQ où j’ai pu apercevoir Patrick Bruel. Bon j’étais à environ 500 mètres, car l’endroit était déjà bien rempli. Mais cette fois-ci je ne me plains pas car j’ai pu entrer sans payer vu qu’il n’y avait pas trop de sécurité à l’entrée. Mais, on garde ça entre nous.
Avant mon retour sur Montréal, je vois une affiche dans la salle de repos qui est une offre d’emploi pour travailler dans une auberge en Gaspésie. Je me dis bien évidemment que c’est un signe. J’appelle le numéro et après deux minutes de discussion on me dit que c’est OK et qu’on m’attend au plus vite.
Je booke un covoiturage sur AmigoExpress, se sauver des petites bourses qui veulent voir du pays sans que ça leur coûte un bras. De retour à L’Alexandrie, je cherche un moyen d’aller en Gaspésie. Finalement grâce à Alfred et à sa nièce qui vit à Rimouski, j’ai un premier lift qui me rapproche de la Gaspésie.
Je suis donc en voiture avec mon backpack, la nièce d’Alfred et son fils pour six heures de route jusqu’à Rimouski. Bien que le voyage soit long, ce fut plutôt cool. J’ai vu pas mal de beau paysage sur la route, on a fait plusieurs pauses dont une dans une fromagerie où j’ai goûté du fromage fumé à l’érable.
Et je dois avouer que ça goûtait pas mal le ciel, comme on dit icitte !
Arrivé à Rimouski, je suis logé dans l’une des seules auberges de la ville qui fait double emploi salon de coiffure/auberge. J’y fais la rencontre de deux Français, un homme venu visiter le Québec et une jeune femme qui s’était blessée mais voulait aller visiter le Parc de la Gaspésie.
Je fais une visite de la ville et découvre le port magnifique au coucher du soleil. De retour à l’auberge, je cherche un nouveau lift pour me rapprocher de la Gaspésie. Le soir, dans la salle commune, je rencontre Mohammed. Un algérien d’un cinquantaine d’années qui fait un road trip également. On parle de la Gaspésie. Il envisage d’y aller mais j’ai booké l’un des derniers lifts ayant un départ le lendemain.
Je traverse Rimouski pour aller jusqu’au point de rendez-vous et retrouve la jeune femme qui était à l’auberge avec moi, un Québécois qui avait embarqué à Québec et la conductrice québécoise. Sur la route, je suis émerveillée par tous ces magnifiques paysages, ces grandes maisons.
Sur la route le fait d’être avec deux Québécois me permet de me familiariser davantage avec des expressions et la musique surtout. J’y découvre Louis-Jean Cormier (franco-ontarien) qui est un peu devenu mon chouchou depuis. Les échanges sont vraiment intéressants. Le premier drop se fait à Saint-Anne-des-Monts où la Française et ses béquilles s’en vont pour le parc du BIC. Le second drop pour le Québécois a lieu un peu plus loin. Mon drop final se fait à La Petite Vallée, un peu au beau milieu de nulle part.
Gaspésie je t’aime
Donc je suis là, avec mon backpack au bord de la route. Je sors un papier et un stylo de mon sac et écrit au feutre SUD. Alfred m’avait précisé que si jamais je devais faire du pouce, il ne fallait pas écrire la destination mais juste la direction, pour avoir plus de chance d’être prise.
Je n’ai jamais fait d’auto-stop de ma vie, donc j’avais un peu les chocottes, même en plein jour. En fait j’avais plus peur que personne ne s’arrête. Puis après 15 minutes d’attente et quelques voitures qui me dépassent, une voiture s’arrête. Au volant un Français accompagné d’une Québécoise. Ils sont bénévoles au Sea Shack, l’auberge festive et sont de repos. Je leur dit que je vais travailler pour l’Auberge Forillon à Gaspé (Cap-aux-Os) et ils décident d’y passer leur jour de repos.
La peur et le soulagement envolés, ils m’expliquent comment se passe la vie dans cette auberge dont j’avais entendu parlé à Montréal. Concert, fête, camping… une ambiance à la cool.
Après 1h30 de route, on arrive finalement à l’auberge. Elle a un charme fou, avec une terrasse face à la mer (j’entendais Calogero et Passi chanter en arrière plan…). Je rencontre Gilles, le gérant et les autres membres de l’équipe : Jeanne, son mari Matthieu et leur fils Ulysse de 4 ans, Félix un jeune adulte qui travaille également au Parc Forillon en tant que job d’été et Lucie.
Mes sauveteurs du jours sont ravis car du fait d’une entente entre auberges, Gilles leur annonce que les bénévoles ne payent pas la nuit. Je suis installée dans le même dortoir qu’eux. J’y retrouve le Français rencontré à Rimouski qui est venu faire sa dernière étape avant son retour en France. Au repas du soir, on entend une grosse cylindré qui s’arrête devant l’auberge. Je me dirige vers l’entrée par curiosité et vois entrer deux jeunes un peu high et derrière eux Mohammed de Rimouski. Il me dit qu’il a préféré prendre le volant car il roulait un peu vite étant donné leur état.
Il me raconte alors son parcours depuis Rimouski. Je repense aux péripéties que j’ai vécues pour en arriver jusqu’ici et ce, sans moyen de communication car mon téléphone portable était cassé. Alors je me dis en souriant que cette aventure gaspésienne s’annonce hors du commun.
(crédit photo: Tourisme Gaspésie)
Je suis arrivée au » Québec » le …
Ah, ces anglicismes que l’on adore détester! Les Français sont encore plus atteints par la dérive anglicisante que les Québécois, de plus la plupart en sont inconscients; au moins au Québec, nous sommes vigilants.
D’ailleurs, Le Figaro vient de dénoncer cette manie irritante de truffer le français de mots anglais, http://www.lefigaro.fr/langue-francaise/expressions-francaises/2017/08/14/37003-20170814ARTFIG00003-vingt-anglicismes-a-bannir-de-toute-urgence.php
Quelle tristesse de ne pas se servir de la véritable richesse de la langue française!
Moi aussi je trouve insupportable l’utilisation de ces anglicismes. »Sac à dos » est quand même bien facile à écrire plutôt que »backpack » et ce »je booke » : n’importe quoi ! Que cette jeune fille se reprenne vite car elle risque d’indisposer beaucoup f’amoureux de la langue française.
Tourisme dans la Belle Province qui se bat pour maintenir le français d’icite , alors s’il vous plaît , épargnez-moi le «franc- -anglais» devenu une mode agaçante en France …Job, backpack,drop, high, cool, roadtrip , je booke (verbe anglais grammaticalement francisé !!!)
Merci …CP