Elles ont aujourd’hui quasiment disparu des routes du Québec. Pourtant, il y a 30 ans des voitures françaises roulaient dans la province. Parfois aux détours d’une rue, on aperçoit une 2CV, une Renault 5 ou encore une 504 Peugeot, comme des vestiges d’une époque révolue… Pas tout à fait! Car cette semaine, PSA a annoncé l’ouverture de son siège social nord-américain le mois prochain à Atlanta, et deux Français proposent l’importation de véhicules français au Québec et veulent profiter du CETA pour proposer des véhicules neufs.
L’époque des voitures françaises roulant en Amérique du Nord pourrait bien être de nouveau d’actualité. Cette semaine, le groupe PSA a annoncé l’ouverture de son siège social nord-américain à Atlanta pour février 2018. Cette ouverture marque le retour du constructeur français de ce côté de l’Atlantique, alors qu’il avait quitté le continent dans les années 90, avec son dernier modèle, la 505, après une présence de 25 ans. PSA compte bien réinvestir ce marché en commercialisant ses voitures. On parle de la Peugeot 5008 ou encore de la Citroën C5.
Plus modestement, flairant l’intérêt toujours présent des Québécois pour les voitures françaises, deux Français passionnés d’automobile, l’un en France, l’autre à Montréal, ont récemment décidé de proposer ces véhicules au Québec. Renault Clio, Peugeot 205 ou encore Renault 4L, les deux entrepreneurs proposent de dégoter la perle rare en France, de préparer l’exportation (1750$), de l’envoyer au Québec en container (1500 à 2500$), de payer les taxes (TPS et TVQ) et de la dédouaner (6% de la valeur du véhicule). « Lors d’un récent voyage, je me suis rendu compte que le marché québécois ne privilégiait pas le gros truck américain mais les voitures européennes », explique Kévin, depuis la France.
Une première commande à Toronto pourrait aboutir prochainement. Un propriétaire de Renault Clio V6 souhaite acquérir un Renault Kangoo pour ses déplacements quotidiens. Ces importations sont facilitées par la réglementation québécoise qui n’impose pas de modifications pour les véhicules âgés de plus de 15 ans, pour autant qu’ils soient en bon état et inspectés par la Société de l’Assurance Automobile du Québec (SAAQ). « Il y a une vraie demande, assure Kévin, l’objectif est d’assurer l’importation mais aussi le service de pièces détachées de ces véhicules par la suite ».
Les deux Français ne cachent pas que, la prochaine mise en oeuvre de l’accord commercial entre l’Europe et le Canada (CETA) pourrait faciliter l’importation de véhicules français neufs au Québec. Ils souhaiteraient importer des Peugeot 208 ou 308, « prévues pour rouler à -35c ». « Il n’y a plus les problèmes de corrosion observés sur les véhicules français des années 80 », ajoute Kévin.
Les marques françaises terrassées par le froid et la corrosion
Pourtant, de 1960 à 1980, les constructeurs français osaient traverser l’Atlantique, portés par le boom de l’industrie automobile en France. Simca, Peugeot, Citroën et Renault ont tenté l’aventure, dès les années 60, recrutés des concessionnaires dans les grandes villes, et conquis un public québécois, séduit par l’originalité, l’esthétique, le confort et la technique des modèles français. Les amateurs vous parleront avec passion de leur découverte de l’Aronde Simca ou de la DS Citroën, de leur surprise devant une Dauphine ou une Renault 8.
Cette aventure ne durera qu’une vingtaine d’années, et encore moins pour certains constructeurs. Rapidement les difficultés vont apparaître : les véhicules sont trop chers, ils n’ont pas été conçus ni adaptés aux rigueurs du climat. Le chauffage intérieur est très largement insuffisant, le démarrage trop délicat par temps froid, la suspension hydraulique gèle, les pièces sont fragiles et rapidement le sel dévore la carrosserie. L’organisation française « légendaire » s’illustre dans la gestion des livraisons et des pièces détachées! Bref, sauf à être un inconditionnel, l’achat d’une voiture française va souvent virer au cauchemar.
Aujourd’hui, au détour d’une annonce sur Kijiji ou Auto-hebdo, on trouve une Renault 5, baptisée La Cinq au Québec ou Le Car by Renault pour le continent nord-américain. Une Renault 5 GTL de 1986, arborant 182 000 kilomètres, se vendait 4000 dollars le mois dernier. « Conduite l’été seulement » précise l’annonce… En effet, l’obligation de monter des pneus d’hiver rend aujourd’hui impossible la conduite de ces véhicules des années 80 durant l’hiver québécois. Mieux encore, une Traction de 1954 ou une Renault Alliance convertible sont également proposées sur le site de petites annonces du Québec. La Renault Alliance, version nord-américaine de la Renault 9, fut commercialisée de 1983 à 1987. Une Dauphine de 1963, avec seulement 83 000 kilomètres, était proposée à moins de 3000 dollars cet été par un revendeur.
La 2CV, la valeur sûre des « collectors »
Bien-sur, la 2CV reste la « chouchoute » des collectionneurs. Plusieurs clubs au Canada permettent aux passionnés de se retrouver, d’échanger et de rouler avec ce véhicule produit à plusieurs millions d’exemplaires de 1948 à 1990. On en voit régulièrement sur les routes du Québec, et de l’avis des amateurs, elles tiennent très bien la route en hiver, même s’il leur est interdit de rouler car aucun pneu d’hiver n’est adaptable sur ces véhicules.
Sur les sites de vente de véhicules d’occasion, on peut trouver régulièrement des 2CV restaurées autour de 15 000 dollars. La meilleure filière reste celle des clubs d’amateurs de la petite Citroën ou encore celle de Kévin, qui se propose de la trouver en France.
(crédit photo: Peugeot – Peugeot 5008)
Je me questionne si vraiment elles seraient adaptés à nos hivers. Si je prends les BMW et autres on du mal ici avec nos hivers. Mais bon nous verrons bien, le temps le dira