Le 24 juin marque le solstice d’été, la journée la plus longue de l’année. Au Québec, c’est le moment de sortir les drapeaux fleurdelisés pour célébrer la fête nationale de la province. Cette tradition d’origine païenne, célébrée religieusement en France comme la Fête de la Saint-Jean, devient officiellement le jour de la Fête nationale du Québec le 11 mai 1977, jour férié et chômé.
Tous les 24 juin, le Québec célèbre son drapeau fleurdelisée et la nation québécoise, avec les fêtes de la Saint-Jean-Baptiste apportées de France et ressuscitées au 19ème siècle pour unifier les canadiens français. Le caractère religieux de la fête cède petit à petit la place à la fête politique.
La fête religieuse devenu fête d’une nation
C’est en 1977, que René Lévesque proclame la date du 24 juin, journée de la Fête nationale du Québec. Depuis les années 60, la fête de la Saint-Jean-Baptiste était devenue un symbole de l’affirmation nationale québécoise. La connotation politique a peu a peu effacé l’aspect religieux. La chanson de Gilles Vigneault, Gens de pays, est devenu l’hymne de tout un peuple. Les gigantesques défilés devinrent rapidement un point de convergence des grands rassemblements politiques et sociaux.
C’est en 1834, que le journaliste Ludger Duvernay a l’idée de faire revivre au Canada français, une tradition française oubliée depuis l’arrivée en Nouvelle-France : la célébration des fêtes de la Saint-Jean-Baptiste. La fête de la Saint-Jean était célébrée par toutes la paroisses de France; la veillée était illuminée d’un grand feu, les feux de la Saint-Jean. En ravivant cette tradition française, Duvernay veut en faire une fête nationale pour unifier les canadiens français. L’Association Saint-Jean-Baptiste est créée en 1843, et le premier défilé a lieu à Montréal cette même année.
Au 20ème siècle, la fête de la Saint-Jean prend de l’ampleur dans toute la province, et c’est en 1925 que le 24 juin devient une fête officielle et un jour de congé férié. À cette époque, la fête reste religieuse. En 1947, la Fédération des Sociétés Saint-Jean-Baptiste du Québec est fondée et une pensée nationale se dessine. Une vaste campagne menée par la Fédération va conduire à l’adoption du drapeau fleurdelisée comme drapeau officiel du Québec, scellant ainsi un fort sentiment d’appartenance à la province.
Dans les années 50, les défilés de Montréal et Québec concentrent des foules gigantesques, et les rassemblements commencent à se décliner partout dans la province. Peu à peu, la contestation sociale et politique prend le pas sur le caractère religieux de la fête, et des émeutes marquent les défilés de 1968 et 1969. En 1972, la Fédération des Sociétés Saint-Jean-Baptiste du Québec devient le Mouvement national des Québécois, et le gouvernement du Québec crée en 1978, la Corporation des fêtes du 24 juin et le Comité organisateur de la Fête nationale du Québec.
C’est en 1990 que le défilé de Montréal fera son retour après 20 ans d’absence, sous le thème « le Québec, 30 ans de démocratie ». En 2009, la fête nationale du Québec a fêté son 175ème anniversaire, et le Mouvement des Québécoises et Québécois ses 25 ans comme coordonnateur principal de la fête.
Cette année encore, les Québécois d’ici ou d’ailleurs, vont célébrer leur fête nationale, sans oublier le traditionnel feu d’artifice, dans les communes ou ils pourront être maintenus, pour rappeler les feux de la Saint-Jean, allumés dans chaque paroisse de France il y a plusieurs siècles.
Bonne Fête nationale !