Changer d’air, se reconvertir professionnellement ou saisir une opportunité qui se présente : on a tous nos raisons d’envisager, de partir vivre l’aventure à l’étranger. Or, il existe presque autant de raisons de tenter cette aventure au Québec que de types de permis pour mettre son projet à exécution. Voici trois histoires d’immigration, à trois étapes de vie.
Par Immigrant Québec
Se former au Québec : Charlotte et le visa étudiant
Je vivais à Paris avec mon conjoint et je travaillais pour l’Agence Nationale de la Recherche. Je voulais faire une thèse pour devenir épidémiologiste et trouver un travail qui me satisferait pleinement intellectuellement. Ça n’aurait pas été simple pour moi en France car j’ai un parcours assez atypique (j’ai d’abord étudié les sciences politiques, puis la santé publique et enfin l’épidémiologie), et les universitaires français sont moins intéressés par ce genre de profils que dans d’autres pays. D’un point de vue personnel, on avait envie de découvrir un nouvel endroit à deux.
Je souhaitais faire mon doctorat en anglais et en dehors de France, et il fallait s’installer dans une ville dans laquelle mon conjoint pourrait trouver un emploi. J’ai entendu parler du doctorat en épidémiologie de McGill, programme qui dure quatre ans. L’université, anglophone, ayant une excellente réputation dans ce domaine, ça nous est apparu comme un excellent choix. On n’avait entendu que des bonnes choses sur le Québec et ses habitants, et on était curieux de découvrir cette région. J’ai eu un visa étudiant pour quatre ans, et je suis arrivée au Québec en août 2017. Je venais d’avoir 26 ans.
Les programmes doctoraux sont assez différents : au Québec et plus largement en Amérique du Nord, il est fréquent que les doctorants soient tenus de suivre des cours et de passer des examens en plus de leurs activités de recherche. À mon sens, le niveau de formation est donc plus élevé : il y a une marche importante entre le degré de complexité des méthodes que j’ai apprises en maîtrise et celles auxquelles je me familiarise en ce moment. C’est probablement le niveau d’exigence et la quantité de travail requis qui me demandent le plus d’adaptation ! L’environnement de travail est excellent : les enseignants sont disponibles, les cours sont d’une grande qualité, les opportunités de financement sont nombreuses et le campus offre des ressources dans tous les domaines possibles et imaginables.
Je suis très heureuse d’avoir fait le choix de venir à Montréal. Je bénéficie d’un environnement exceptionnel pour faire mon doctorat, la ville me plaît beaucoup, et j’ai même aimé mon premier hiver !
Se faire embaucher au Québec : Ahmed et le permis de travail
J’avais déjà fait, durant mes études, un échange universitaire à Polytechnique Montréal pendant cinq mois. Depuis, l’idée de revenir au Québec pour y travailler ne m’avais jamais totalement quitté. J’y suis venu plusieurs fois ici en vacances durant mon enfance car ma tante y vit, donc le terrain n’était pas non plus inconnu. L’hospitalité et l’ouverture d’esprit des gens m’ont aussi attiré. Depuis tout petit, j’avais le projet de m’expatrier durant quelques années. Le faire jeune (avant mes 30 ans) était une opportunité à saisir.
Venir au Québec pour une mission courte m’allait bien. Je travaillais à temps plein en France lorsque, il y a cinq ans, j’ai trouvé un poste à Montréal via Ubifrance : spécialiste d’application au sein d’une l’équipe de soutien/support technique. Le domaine d’application de mon entreprise ici au Québec, la simulation électrique, m’a fortement intéressé. C’était un poste dans le cadre d’un VIE (Volontariat International en Entreprise), qui permet d’expatrier facilement un jeune professionnel pour des missions variant de 6 à 24 mois. L’avantage principal avec un VIE est qu’Ubifrance s’occupe de toutes les démarches administratives, c’était donc assez facile pour moi. J’ai obtenu au bout de quelques mois un permis de travail fermé de deux ans. J’avais 24 ans.
Les rapports humains entre collègues et surtout avec la hiérarchie sont complètement différents et plus simples ici. Le vouvoiement est très peu utilisé, même envers la hiérarchie. Je me souviendrais toujours de mon deuxième jour de travail ici : j’ai voulu serrer la main à tous mes collègues, qui m’ont regardé très bizarrement ! Je suis devenu plus souple dans ma façon d’agir et de réfléchir, beaucoup plus ouvert pour mieux travailler et coopérer efficacement avec mes collègues.
Je ne devais initialement rester que deux ans au Québec, et je suis encore là aujourd’hui ! Je suis très content : je travaille toujours pour la même compagnie québécoise et je suis un grand amoureux de la ville de Montréal et du Québec en général. J’ai obtenu ma résidence permanente l’an passé. Je n’ai pas vraiment d’objectif à court ou moyen terme… Je veux simplement continuer cette belle aventure québéco-canadienne le plus longtemps possible et on verra où cela me mène. Mais je reste encore très attaché à mon pays et je suis très fier des valeurs que j’y ai acquises.
Tester l’aventure québécoise : Sébastien et le Programme EIC
Avant de venir ici, je vivais et travaillais avec ma compagne à Paris. On avait envie de vivre une aventure, une expérience professionnelle et personnelle à l’étranger avant de nous installer pour de bon et d’avoir plus de contraintes familiales ou professionnelles. C’était le bon moment pour entreprendre ce projet. Après trois ans passés à Paris, nous visions une ville suffisamment grande et riche culturellement, tout en ayant un cadre de vie agréable et où on puisse enfin respirer.
En réfléchissant aux potentielles destinations, notre choix s’est rapidement porté sur le Québec. J’étais déjà venu à Montréal en tant que touriste voilà sept ans et cette visite m’avait laissé une impression indélébile et un goût d’inachevé. J’ai toujours gardé le Québec dans un coin de ma tête. Avec ma compagne, on était tous les deux attirés par la ville de Montréal, son dynamisme culturel, le juste mélange de l’urbanisme et de la nature, la beauté et l’accessibilité des paysages avoisinants. On était également curieux et impatients de vivre des saisons bien marquées, avec chacune un mode de vie et des activités bien distinctes.
On a eu la chance d’obtenir tous les deux un PVT en même temps et dans le premier tirage au sort. Trois raisons justifiaient le choix du PVT : la durée de deux ans qu’il offre aux citoyens français, la simplicité d’effectuer une demande de visa en ligne et la possibilité de venir sans emploi signé au préalable et de pouvoir en chercher une fois sur place. L’ouverture du compte sur le site de l’immigration CIC s’est avérée un peu fastidieuse. Après de multiples renseignements à fournir, chaque accès au compte pour suivre le statut de la demande se fait difficilement en raison des multiples questions de sécurité à franchir. Ayant beaucoup voyagé auparavant, j’ai eu l’obligation de passer des examens médicaux dans un laps de temps très court et en déboursant des montants élevés pour valider mon visa.
Pour le moment, notre objectif premier est de tirer le meilleur de ces deux années, avant de rentrer en France pour nous installer et faire des projets sur le long terme. Nous ne prévoyons pas, pour l’instant, de prolonger l’aventure. Ça fait déjà huit mois que nous sommes arrivés et le temps file à toute allure… On aura l’occasion d’y réfléchir à nouveau au cours de notre deuxième année québécoise.
Mais pour le moment le bilan est très positif et à la hauteur de nos attentes. D’un point de vue professionnel, on a tous les deux obtenus des postes supérieurs à ce qu’on avait en France, tant en terme de poste que de salaire. Ma conjointe travaille dans la communication digitale, moi dans les effets visuels pour le cinéma. Sur le plan personnel, on profite de tout ce qui s’offre à nous, que ce soit les activités ou les amitiés qui se créent. On n’a regretté à aucun moment d’avoir saisi cette opportunité et on en sera d’autant plus satisfaits quand on y repensera dans le futur !