Par David Provost-Robert (texte) et Adil Boukind (photos)
C’est au Pèlerin-Magellan, sur la rue Ontario, qu’a eu lieu mardi dernier la réunion participative de la liste du Rassemblement des Français de Gauche, menée par Brigitte Sauvage, sur le thème : Comment encourager la culture et la vie associative ? Les candidats de cette liste, soutenue par le parti socialiste, ont échangé avec leurs partisans. Quelque 30 personnes présentes ont abordé un éventail d’enjeux, autour de discussions vacillant entre l’espoir et l’inquiétude.
« Votez à gauche, votez à droite, mais votez! L’abstention, ça nous tue ! », a clamé madame Sauvage, invitant ses partisans à informer leur entourage sur les différences entre les listes dites de gauche inscrites à la présente élection. La tête de liste a incité les électeurs à utiliser les médias sociaux afin d’inviter et d’informer un maximum de Français. Ainsi, ils pourront voter en toute connaissance de cause le 24 mai prochain. «Nous avons une page Facebook, si vous avez un compte, aimez-la, partagez-la afin que vos amis soient conscients qu’il y a une élection et assurez-vous qu’ils puissent voter.
L’absence d’information, pour une élection, c’est dramatique », a-t-elle lancé. La présence aux élections d’une liste se réclamant du parti socialiste a particulièrement irrité certaines personnes présentes, portant ombrage sur l’ensemble de la soirée.
Une division du vote qui dérange
« Nous sommes la seule liste soutenue par le parti socialiste », a affirmé, d’entrée de jeu, le secrétaire du parti socialiste à Montréal, Ramzi Sfeir. Il a dénoncé l’utilisation d’une variante du logo de ce parti ainsi qu’une photo de Manuel Valls, premier ministre français, dans la circulaire électorale de la liste dirigée par Sophie Mohsen. « Ces personnes disent soutenir monsieur Valls , il y a une différence entre avoir un soutien et soutenir ! », a-t-il renchéri.
Craignant une division du vote qui pourrait favoriser leurs adversaires, la candidate Bénédicte Aubry a lancé une mise garde. « C’est une proportionnelle à un tour, la course risque donc d’être serrée et l’élection peut se jouer à 30 votes, faisant ainsi toute la différence entre une majorité de droite ou de gauche», a-t-elle averti.
En ce qui concerne les critiques de la liste l’Humain d’abord, qui considère que le bilan de François Hollande n’est pas à la hauteur de ce que devrait être la gauche, Yan Chantrel, le numéro deux de la liste, réplique en affirmant que les Français de gauche doivent se serrer les coudes. « C’est une élection locale. Même entre socialistes, nous pensons différemment. D’ailleurs, notre tête de liste n’est pas attachée au parti politique et plusieurs autres partis de gauche nous appuient, notamment le parti Radical de gauche. Il y a un danger au dispersement», argumente-t-il en précisant que sa liste est un rassemblement de diverses tendances.
Une opinion partagée par Robert Desvygnes, un partisan présent à la soirée. « Je suis d’accord pour dire que le parti socialiste n’est pas parfait, et je dirais même que j’ai beaucoup de respect pour le Front de gauche. Mais on ne peut pas gagner à l’extrême, il faut se coaliser. »