Il y a dix jours, Canal + a débarqué au Canada, pour séduire un public large francophone, et contrer une offre Netflix de plus en plus populaire. Pour autant, ce n’est pas la télévision traditionnelle qui accueillera le groupe audiovisuel français, mais la plateforme internet Daily Motion.
Cette offre, impossible il y a quelques mois pour des raisons techniques, est hébergée par Daily Motion, filiale de l’opérateur de télécommunications Orange. L’offre permet d’accéder au contenu gratuit diffusé par Canal +, et au contenu payant moyennant un abonnement de 7,99$ par mois. « On va retrouver tout ce que Canal + propose en France, mais dédié au public canadien », explique Jean-Marc Juramie, directeurs des projets internationaux à Canal +.
La chaîne va proposer des séries, du divertissement, des documentaires et du cinéma. Une offre de Video On Demand (VOD) sera disponible, mais elle respectera la chronologie canadienne. Les films seront disponibles trois mois après leur sortie sur le sol canadien. Par contre, Canal + va offrir les nouvelles séries accessibles en France, en même temps au public canadien. La nouvelle série « Le Tunnel », est accessible sans délai de temps, de chaque côté de l’Atlantique.
« On va chercher la cible francophone canadienne, et notamment les Québécois », assure Jean-marc Juramie, tout en indiquant que la chaîne mise également sur les Français du Canada qui se plaignent de ne pas avoir accès à Canal +. Présent dans une trentaine de pays francophones, le groupe Canal + cherchait à s’implanter en Amérique. C’est aujourd’hui grâce aux nouvelles technologies qu’il peut le faire. Comme en France, la diffusion non cryptée sera accessible gratuitement à tous les internautes.
Avec cette offre, le groupe français vient se frotter à Netflix, qui compte 30 millions d’abonnés aux États-Unis, et qui réussit une percée spectaculaire au Canada (17% de foyers abonnés en 2012). Sur un marché ou la télévision est moins populaire chez les jeunes, Canal + fait le pari de la diffusion sur Internet au Canada, dans un pays ou huit ménages sur dix ont un accès sur la toile.
« C’est un test technologique, un test de partenariat et un test de marché », déclarait Jean-Marc Juramie, directeur des projets internationaux du groupe lors de l’annonce, au festival du nouveau cinéma de Montréal, en octobre dernier. En effet, le groupe audiovisuel mise sur l’expérience du Canada pour faire des coproductions à diffuser en France, et n’exclut pas de développer d’avantage son offre locale, pour ainsi « faire bouger les choses » dans le paysage audiovisuel canadien.
Le Petit Journal 15/11/13 – Bienvenue au Canada ! par EnClair
(sources : Ambassade de France au Canada – jeanmarcmorandini.com)