Les têtes de liste du Mouvement pour l’écologie et la solidarité à Québec et à Montréal, Lætitia Bert et Ramzi Sfeir, comptent écouter leurs concitoyens et porter leurs voix, tant au niveau local qu’auprès de la France. Soutenu par Europe Écologie Les Verts (EELV) et la France Insoumise (FI), le groupe a également lancé une charte d’éthique pour des règles plus claires et pour lutter contre la corruption et les conflits d’intérêt.Ils visent « des pratiques qui doivent cesser », notamment la multiplication de listes lancées pour diviser le vote.
À l’occasion des élections consulaires du 29 mai, le Mouvement pour l’écologie et la solidarité a décidé de présenter sa liste à Québec et à Montréal – ainsi qu’ailleurs au Canada. Un an après le report de cette élection en raison de la pandémie de la Covid-19, les têtes de liste Lætitia Bert et Ramzi Sfeir, s’ils sont élus, comptent dédier la première année de leur mandat à l’écoute et l’accompagnement des citoyens. « Certains retraités font face à des difficultés avec les démarches administratives, beaucoup d’étudiants se retrouvent sur le carreau et sans ressources financières, d’autres sont complètement isolés. Dans notre démarche, nous nous posons la question de l’accompagnement de ces personnes, notamment au niveau du Consulat. Ce dernier a un rôle de protection des Français en temps de crise », rappelle Lætitia Bert, de Québec.
Agir concrètement, avec le Consulat
« Tous nos compatriotes ne sont pas logés à la même enseigne, n’ont pas les mêmes privilèges que ceux qui sont là depuis longtemps », souligne Ramzi Sfeir, de Montréal. Ce dernier propose notamment de « financer des associations qui viennent en aide aux Français de l’étranger, qui les renseigne, répondent à leurs questions et leur donne les directions à suivre dans leurs démarches. Il faut également soutenir les associations qui se soucient de la santé psychologique des expatriés », poursuit le leader du Mouvement pour l’écologie et la solidarité.
Ramzi Sfeir note également qu’il est parfois difficile de contacter le consulat dans certaines situations, notamment pour le renouvellement des passeports. « C’est pénible et frustrant de rester bloquer et de ne pas pouvoir rentrer en France voir ses parents vieillissants et/ou malades », donne-t-il en exemple. Sur cet aspect, le candidat de Montréal note le manque de moyen du consulat et compte demander « comment travailler ensemble pour pallier ce manque et permettre aux conseillers des Français de l’étranger d’avoir un rôle plus actif ». « Soit on dépense toute notre énergie à débattre avec le ministère (NDLR : des Affaires étrangères), soit on met la main à la pâte pour aider nos compatriotes le temps de trouver d’autres solutions », tranche-t-il.
Lætitia Bert espère une réorientation des budgets, pour que des actions concrètes et correspondant aux besoins de chacun soient financées. « En tant que conseillers des Français de l’étranger, nous sommes des courroies de transmission entre l’ambassade, le consulat et les citoyens, ces derniers peuvent s’appuyer sur nous », affirme la représentante du Mouvement à Québec. « Au-delà de l’action directe que nous pouvons avoir au niveau local, porter la parole des expatriés auprès de l’état est un enjeu crucial. Il faut arrêter de nous considérer comme des citoyens de seconde, voire de troisième zone ».
Le Mouvement lance une charte d’éthique
Dans le cadre de ces élections, le Mouvement a décidé de proposer une charte éthique, inspirée du mouvement Transparency International. Objectifs : lutter contre les conflits d’intérêts et la corruption ; pour davantage de transparence et de disponibilité des élus ; permettre aux citoyens de participer aux décisions locales et promouvoir l’écologie politique. Lætitia Bert, Ramzi Sfeir, ainsi que d’autres têtes de liste du groupe au Canada ont d’ores et déjà signé cette charte, accessible en ligne.
« En tant qu’élus, il nous semble primordial d’avoir une charte directrice, nous voulons que nos concitoyens nous tapent sur les doigts si on ne la respecte pas », assure Ramzi Sfeir. De son côté, Lætitia Bert espère que cette initiative permettra de changer certaines pratiques, notamment au niveau local. « Quand on lit les intitulés d’autres listes, on se demande parfois quelle est l’idéologie ou la ligne politique qui se cache derrière. Au-delà de la dimension locale, nous devons également choisir un sénateur des Français de l’étranger, qui a un rôle très important pour les expatriés. On ne peut pas se présenter aux élections consulaires sans dire qui on est et pour qui nous allons ensuite voter », appuie-t-elle.
Mettre fin aux politiques de division des votes
« Il y a des pratiques qui doivent en effet cesser, comme le fait de greffer des personnes à de fausses listes pour diviser le vote », soupçonne Ramzi Sfeir. « À titre personnel, j’aime aussi jouer aux échecs. Mais pas quand l’avenir de notre démocratie, de notre société et de nos concitoyens en dépendent. Quand on joue avec la démocratie, on risque de la perdre. Celles ou ceux qui n’avancent pas de manière transparente et qui nuisent plutôt que d’aider leurs compatriotes n’ont pas leur place dans ces élections », poursuit le candidat du Mouvement à Montréal.
Afin d’affirmer sa volonté de transparence, le Mouvement pour l’écologie et la solidarité a décidé de présenter, à travers le Canada, un bulletin de vote à la charte graphique claire, mettant en avant la mouvance politique des différentes listes. Celles-ci regroupent entre autres des sympathisants et militants d’Europe Ecologie les Verts, de la France Insoumise, de Génération-s et de divers gauche.
Enfin, en plus de répondre autant que faire se peut aux besoins et aux préoccupations de leurs concitoyens, les deux candidats du Mouvement comptent lier l’économie et l’écologie tout au long de leur mandat. « Nous demanderons des comptes. Au-delà des actions sporadiques menées pour promouvoir l’écologie, nous souhaitons voir une image globale. Qu’est-ce que le consulat prévoit pour l’environnement à court et long terme ? Dispose-t-il d’un plan mesurable ? Est-ce qu’un rapport sur ces questions sera fourni ? », demande Ramzi Sfeir. « Nous voulons aussi avoir notre mot à dire, et soutenir les entreprises qui travaillent en faveur de l’écologie », conclut-il.