La nouvelle ministre des Relations internationales et de la Francophonie du gouvernement du Québec, Christine St-Pierre, a annoncé à l’AFP vouloir réviser le dossier des frais de scolarité des étudiants français, sans pour autant « mettre en l’air nos relations [diplomatiques avec Paris] ». Le programme est actuellement en révision, et pourrait être réglé lors de la visite de François Hollande au Canada en octobre prochain.
Selon une source diplomatique, des discussions sont actuellement en cours, avec le Consul général de Québec, mais également avec le Quai d’Orsay et le Québec. Même si les autorités françaises n’ont pas été prévenues à priori de cette possible augmentation, le gouvernement du Québec est souverain dans sa décision. La remise en cause d’un aspect de la relation franco-québécoise qui date des années 70, pourrait être l’occasion d’une réflexion plus importante sur les échanges universitaires entre la France et le Québec, qui englobe également l’échange de professeurs, notamment à l’occasion de la visite du Président Hollande en octobre prochain.
Alors que le gouvernement du Québec vient d’annoncer la révision de ce programme spécifique aux étudiants français, la France précise que les modalités de cette éventuelle révision reste inconnue. En tout état de cause, les autorités françaises demanderaient au Québec un étalement dans le temps d’une éventuelle augmentation, afin de préserver les étudiants français et leur permettre de terminer les études engagées.
Le Collectif Non à la hausse des frais de scolarité pour les étudiants au Québec, initié par Michaël Pilater, par ailleurs candidat aux élections consulaires à Montréal, se dit « heureux que les grandes inquiétudes des étudiants actuellement inscrits dans les universités québécoises aient été prises en compte par le gouvernement du Québec », mais reste vigileant et dit attendre le prochain budget. La pétition a déjà recueilli plus de 3000 signatures, soit un quart des étudiants français au Québec.
L’aspect économique des échanges universitaires entre la France et le Québec, n’est pas négligeable, puisque on estime à 300 millions de dollars les retombées économiques de la présence de 12 000 étudiants français chaque année au Québec. Ce chiffre est à comparer aux 85 millions de dollars que coutent chaque année les exemptions de frais de scolarité pour les étudiants français. De plus, 15% de ces étudiants restent au Québec, et constituent pour la province, une immigration choisie et formée. Le Québec a également mis en place des programmes spécifiques grâce aux nombreux étudiants français, qui permet à la province de se hisser au meilleur niveau dans les classements internationaux des universités. En effet, chacun s’accorde à dire que les étudiants français sont bien formés.