Par Margaud Castadère-Ayçoberry
Lors de son passage à Québec, le 4 novembre dernier, François Hollande n’a fait aucune déclaration majeure, mais a réaffirmé l’amitié franco-québécoise, comme relation durable et tournée vers l’avenir.
« Merci d’aimer la France, elle vous aime en retour », s’est exclamé le président de la République française à la fin de son discours à l’Assemblée nationale du Québec. Le message est clair. La question des frais de scolarité, objet de litige présumé entre la France et le Québec à l’approche de la visite du président français, n’est venue en rien refroidir le climat chaleureux qui régnait lors de ces rencontres officielles.
Pendant la conférence de presse qui a suivi les allocutions à l’Assemblée nationale, François Hollande a ironisé sur le terme d’« entente », qu’il a retenu comme le leitmotiv de sa visite au Québec. Mais c’est bien plus qu’une entente que le président français est venu sceller, c’est l’affirmation d’une relation « unique ».
Des liens d’exception
François Hollande est le quatrième président français à s’être adressé à l’Assemblée nationale du Québec. Après le général de Gaulle, François Mitterrand et Nicolas Sarkozy, l’actuel président de la République française a lui aussi souligné les liens « d’exception » qui caractérisent les relations franco-québécoises – un terme énoncé dès l’ouverture des discours par le président de l’Assemblée nationale du Québec, Jacques Chagnon.
L’amitié franco-québécoise a d’ailleurs transcendé les tensions partisanes au sein de l’Assemblée nationale québécoise. « Nous sommes des cousins, des partenaires de choix », a déclaré François Legault, chef de la Coalition Avenir Québec (CAQ), dès le début de son discours. Il a qualifié la relation entre la France et le Québec comme d’un « lien affectif puissant que rien ne pourrait briser ». Stéphane Bédard, chef de l’opposition officielle, s’est quant à lui exclamé : « Longue vie à cette belle amitié ! »
Pour le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, il existe entre les deux pays une « forte connivence […] qui favorise la mise en place d’initiatives communes ». Selon lui, l’un des principaux défis de cette relation est la prospérité, « qui passe par l’éducation, la recherche et l’innovation ».
Perpétuer ce lien
Ce qui marque le discours de François Hollande devant l’Assemblée québécoise reste la « nouvelle impulsion » que le président français souhaite donner à cette amitié franco-québécoise. M. Hollande a rappelé qu’il existe actuellement 124 accords entre les deux pays. Mais, selon lui, il faut « moderniser la relation franco-québécoise », en encourageant « toutes les initiatives qui rapprocheront nos sociétés ».
Parmi ces initiatives, le président français mentionne notamment les accords entre les universités qu’il souhaite voir se multiplier. Lors d’un sous-entendu furtif sur la question des frais de scolarités des étudiants français au Québec, François Hollande a déclaré : « Je sais qu’il y a des difficultés budgétaires. Il faut faire des choix, mais encore faut-il qu’ils soient bons ». Avant de rappeler sa volonté de garder « cette spécificité qui permet aux étudiants français de venir au Québec, comme de permettre à des étudiants québécois de venir en France ».
C’est en ce sens qu’il affirme : « Nous devons toujours être à l’avant-garde. Il faut être attentif à l’égard de la jeunesse. C’est la jeunesse qui fait l’amitié franco-québécoise. »
Pour le président français, l’enjeu reste la mobilité. « Nous devons la faciliter », a-t-il avancé. Il a rappelé les ententes existantes concernant la sécurité sociale ou encore la reconnaissance mutuelle de qualification.
Tous ont bien entendu rappelé l’importance de la langue française et l’attachement profond de la France et du Québec à la francophonie, tout en insistant sur le fait que la francophonie n’est pas seulement culturelle, mais aussi économique.
(crédit photo : Alice Chiche)