Après avoir participé au G20 avec le Premier ministre du Canada, Justin Trudeau, la délégation canadienne est revenue lundi dernier du septième G20 des jeunes entrepreneurs qui s’est déroulé du 8 au 10 septembre à Pékin, en Chine. Un sommet mondial destiné notamment à faire entendre les revendications de 600 jeunes propriétaires d’entreprise aux gouvernements des grandes puissances. Trois Français de Montréal avaient été invités à intégrer ce groupe canadien, dont Mélanie Heyberger, cofondatrice de l’entreprise d’e-commerce dans le domaine de la mode Le Coffret de Rachel, qui nous confie ses impressions.
Par Théodore Doucet
Regroupez un panel de 600 jeunes entrepreneurs du monde entier parmi les plus innovants, mélangez-les et vous obtenez un catalyseur d’idées pour le développement. Sélectionnés pour leur capacité à représenter le dynamisme de l’entrepreneuriat national, les invités canadiens se sont vu ouvrir les portes du marché chinois à travers conférences, galas et rencontres individuelles où se trouvaient leurs pairs internationaux, entourés d’investisseurs locaux. « Pour ma part, j’ai plus cherché à prendre des informations à travers les rencontres de délégués qui travaillent dans le même domaine que le mien, relève Mélanie Heyberger dont l’entreprise est basée à Montréal. En plus de rencontrer des incubateurs locaux sur le e-commerce, on a pu découvrir toutes les autres délégations, ce qui a été hyper pertinent. »
En plus du réseautage créé par ces rencontres, le G20 des jeunes entrepreneurs s’appuie sur des plans d’action des gouvernements pour favoriser l’entrepreneuriat. Cette année, l’accent a été mis sur l’enseignement, à savoir la mise en place de cursus d’entrepreneuriat dans les écoles. Ces engagements politiques sont suivis et vérifiés chaque année par un groupe de recherche de l’université de Toronto.
Des Français dans la délégation canadienne ?
Sans surprise, les initiatives dans le commerce en ligne et les nouvelles technologies ont été au centre des attentions, note Winston Chan, le sherpa de la délégation canadienne pour la deuxième fois : « On remarque que les jeunes entrepreneurs sont plus créatifs, novateurs, et à la pointe dans ces domaines-là. Ils font partie des antidotes au chômage chez les jeunes [proche de 14% en 2013 chez les jeunes de 15 à 24 ans au Canada], avance ce chiropracteur de profession.» Winston Chan, dont le rôle dans ce G20 a été de former le groupe d’entrepreneurs, rassembler leurs idées et leurs recommandations auprès des gouvernements, a choisi d’y inclure trois Français installés au Québec. « Ils reflètent une nouvelle réalité au Québec, celle de l’activité des entrepreneurs français, surtout à Montréal. » Mélanie Heyberger donc, Bastien Poulain de 1642Cola et Harold Dumur, créateur de Ova Virtual Reality n’ont pas fait de la figuration à Pékin : ce dernier a notamment remporté le concours de pitch pour sa présentation claire de son secteur d’activité. Cela lui a valu de « bonnes rencontres avec des investisseurs chinois », assure le sherpa.
Le besoin d’exporter les entreprises novatrices a été clairement cerné par les institutions québécoises, qui ont participé au financement de la délégation. En ce qui concerne les dix-huit entrepreneurs du Québec présents au G20, Futurpreneurs, Export Québec, LOGIQ, les bureaux du Québec en Chine, l’ambassade du Canada en Chine et l’accélérateur Banque Nationale HEC de Montréal ont pris part à ce voyage pas comme les autres.