Un pas de plus en faveur de la coopération franco-québécoise a été franchi mardi 27 novembre alors que le Conseil régional d’Île-de-France et la direction de HEC Montréal ont signé une nouvelle entente de partenariat visant à faciliter le recrutement des jeunes diplômés dans l’administration. En pleine transformation organisationnelle, la région francilienne souhaite en effet devenir la première « «administration libérée» de France. Et compte bien s’appuyer les jeunes talents québécois pour y parvenir.
Par Sandrine Bourque, rédactrice en chef adjointe
Depuis trois ans, la présidente de la Région Île-de-France, Valérie Pécresse, a initié un vaste chantier pour moderniser l’administration francilienne. Ambitieuse, cette réorganisation vise à faire de la région la première «administration libérée» de France. Traduction : en déconstruisant les hiérarchies et en favorisant l’autonomie, la confiance et le travail collectif des agents, la région souhaite libérer le travail et susciter l’essor d’une administration plus souple, efficace et innovante.
C’est pour soutenir cette transformation que la région s’est tournée vers HEC Montréal, une école de gestion que plus d’un millier d’étudiants français fréquentent chaque année. Chapeautée par la vice-présidente de la région Île-de-France en charge des Lycées et de l’Administration générale, Marie-Carole Ciuntu, une délégation francilienne s’est ainsi rendue à Montréal du 26 au 28 novembre dernier afin de signer cette nouvelle entente de partenariat.
Outre cette formalité, qui a eu lieu au salon des diplômés Deloitte de HEC Montréal mardi dernier en présence d’une quarantaine d’invités, la délégation a profité de son passage à Montréal pour rencontrer des partenaires tels que Desjardins, Ubisoft, la ville de Montréal, Bombardier ou le CHUM. Une démonstration de « la puissance d’innovation et de la générosité qui caractérise si bien les Québécois », croit Marie-Carole Ciuntu, qui est convaincue que la région d’Île-de-France a beaucoup à apprendre du savoir-faire québécois.
Une conférence avait également lieu tout de suite après la signature de la convention. Animée par les deux responsables du projet de restructuration de l’administration francilienne, Fabienne Chol et Ulysse Dorioz, la présentation a permis de présenter au public les principales transformations opérées par la région à ce jour et de produire un bilan des forces et faiblesses du processus.
Donner à ceux qui savent les moyens de faire
Grâce à ce nouveau partenariat, le recrutement des diplômés de HEC Montréal par la région francilienne sera grandement facilité. Tel que le stipule la convention, le Conseil régional d’Île-de-France fera parvenir des offres d’emploi à l’école, qui soumettra ensuite les candidatures des diplômés au profil correspondant via son service de recrutement Premium aux entreprises.
Un partenariat de recherche est également prévu dans le cadre de cette convention. Sous la direction d’Alaric Bourgouin, professeur à HEC Montréal, un post-doctorant se rendra en Île-de-France afin de documenter les transformations organisationnelles opérées dans la région administrative. La recherche, soutenue par le Groupe d’étude sur la pratique de la stratégie (GEPS) et le Centre d’études en transformation des organisations (Céto), sera en partie financée par la Région Île-de-France.
En puisant parmi les talents de HEC Montréal, une institution dont la réputation prestigieuse dépasse nos frontières, la Région Île-de-France espère soutenir sa transformation organisationnelle. « La fonction publique attire de moins en moins les jeunes diplômés, constate Marie-Carole Ciuntu. Pourtant, leur compétence n’a jamais été aussi indispensable pour rendre notre institution innovante, efficace et avant-gardiste. C’est pourquoi nous devons nous transformer en profondeur : pour attirer des talents et construire la fonction publique de demain. »
En plus de contribuer au rayonnement international de HEC Montréal, cette entente représente une opportunité unique pour les jeunes diplômés de l’école de gestion. « Je suis très fier que la première région d’Europe puise dans le talent, présent en abondance à HEC Montréal, pour contribuer à sa transformation organisationnelle », a souligné le directeur de l’école, Michel Patry. « Il s’agit d’un défi emballant pour nos diplômés qui auront la possibilité de travailler à ce projet ambitieux », a-t-il ajouté.