Dans un communiqué publié lundi, lors de la dernière session de l’Assemblée des Français de l’Étranger, André Ferrand et Christophe-André Frassa, tous deux sénateurs des Français de l’étranger, n’y vont pas par quatre chemins. Ils dénoncent la réforme de l’AFE qu’ils considèrent comme une « usine à gaz sans pouvoir » et « l’amateurisme d’un gouvernement incompétent ».
« Le risque d’annulation des élections n’a jamais été aussi fort! ». André Ferrand, président du groupe UDIL (Union des Démocrates, Indépendants et Libéraux) et Christophe-André Frassa, président du groupe URDC (Union des Républicains de la Droite et du Centre), tous deux membres de l’UMP (Union pour un Mouvement Populaire), ont manifesté leur inquiétude lundi, lors de la dernière séance de l’AFE. Ils s’interrogent sur de la non publication au Journal Officiel, du décret qui doit définir les « Dispositions relatives à l’élection des conseillers consulaires et des conseillers à l’Assemblée des Français de l’étranger » (article 39). Ils précisent que le dépôt des candidatures doit débuter la semaine prochaine malgré l’absence de décret, et y voient là un risque d’annulation. Le décret pourrait pourtant être publié aujourd’hui.
Les sénateurs écornent par la même occasion la réforme, qualifiée de « ratée », « d’électoraliste », et « d’usine à gaz sans pouvoir et sans moyen ». Ils regrettent le « mépris du gouvernement » et l’accusent de traiter les Français de l’étranger comme « des Français de seconde catégorie ». Pour manifester leur désaccord, ils ont boycotté la réception donnée par la ministre Hélène Conway-Mouret, à l’occasion du 10e anniversaire de l’assemblée, à l’issue des travaux du premier jour de la dernière session, lundi soir.
Dans son discours lors de cette réception, la ministre Conway-Mouret a réaffirmé le rôle de proximité qu’elle souhaite voir jouer aux nouveaux conseillers consulaires. « Avec cette réforme, nous avons fait le pari de la démocratie de proximité qu’il va nous appartenir de faire vivre », a-t-elle déclaré devant les membres de l’AFE. Elle a également réaffirmé l’importance qu’elle accorde à ces futurs élus : « Ces nouveaux conseillers de proximité joueront un rôle essentiel dans notre diplomatie d’influence ».
Déjà, samedi dernier, c’est le puissant président de l’Union des Français de l’Étranger (UFE), Gérard Pélisson, qui s’interrogeait, à l’occasion de l’assemblée générale de l’organisation, sur les décrets manquants. « Ce qui ajoute à la confusion, en dépit d’explications multiples, pas toujours claires », précisait le président Pélisson. Quant à Claudine Schmid, députée des Français de l’étranger, elle a interrogé Christophe Bouchard, le directeur des Français de l’étranger, sur les possibles recours en annulation en cas de publication tardive des décrets manquant. Le directeur a affirmé que les dits-décrets pouvaient être légalement publiés la veille du dépôt des candidatures. (source : La Voix de France)
La 20e et dernière session de cette assemblée doit se prolonger jusqu’à samedi. Un livre et un film sur les 10 ans de l’AFE était présenté le 5 mars. Au cours de la semaine, les membres de l’AFE débattront notamment des bureaux de vote électroniques, des plus-values immobilières et revenus fonciers perçus en France par les non-résidents, et les Trophées des Français de l’étranger seront remis au ministère.
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