Pour les élections consulaires de 2021 à Montréal, le groupe Étudiants français mobilisés au Québec (EFMQ) a décidé de présenter sa liste le 29 mai prochain. Cette liste, menée par Ilyes Benbouzid, a des revendications bien ciblées pour « faire entendre la cause étudiante ».
C’est en compagnie de 16 colistières et colistiers qu’Ilyes Benbouzid, étudiant en sciences politiques à l’Université de Montréal (UdeM), a décidé de présenter une liste pour les prochaines élections consulaires. Une liste faite par les jeunes, pour les jeunes, qui a pour objectif de donner l’opportunité aux étudiants français d’avoir leur mot à dire sur toutes les décisions qui les concernent directement. « Nous ne voulons plus être de simples observateurs, mais pouvoir agir concrètement », appuie Ilyes Benbouzid. « Il faut que les problématiques étudiantes soient portées à l’attention de nos autorités consulaires, diplomatiques et politiques. »
Révision des frais de scolarité pour les étudiants français
La liste des étudiants français portée par Ilyes Benbouzid a des revendications claires, qui se présente en quatre axes. Sur le volet de l’éducation, la liste EFMQ souhaite pouvoir renégocier les frais de scolarité au sein des universités. « Jusqu’en 2015, les étudiants français payaient les mêmes frais de scolarité que les Québécois, de même que pour les étudiants québécois en France. Or, depuis cette date, pour effectuer nos études ici, nous devons payer le tarif canadien, qui est 2 à 3 fois plus élevé, alors que la situation pour les étudiants québécois est restée la même – ils ont même accès à une bourse, financée par la France », souligne Ilyes Benbouzid, qui y voit une incohérence.
Ce dernier regrette que le gouvernement socialiste de l’époque et Manuel Valls, alors Premier ministre, ait laissé les étudiants français sur le carreau face à cette dépense devenue conséquente. La tête de liste EFMQ, qui estime que les étudiants français ont été sacrifiés, appelle le Premier ministre actuel Jean Castex à revenir sur ces accords de 2015. Il souhaite également la mise en place d’une bourse pour les étudiants expatriés, ainsi qu’une meilleure reconnaissance des diplômes tant en France qu’au Québec.
Ilyes Benbouzid souligne à quel point la situation des étudiants français au Québec est délicate en ces temps de pandémie: « C’est très difficile d’avoir la vingtaine et d’étudier à l’étranger dans cette situation, loin de ses proches. Beaucoup sont confrontés à un dilemme: rester ou partir. D’autant plus que nous ne bénéficions d’aucune aide financière, on est laissé pour compte. Quand on perd son emploi, qu’on se retrouve isolé, il en résulte une forte détresse psychologique et une précarité financière. On ne peut compter que sur le soutien de nos parents – si possible, parfois de l’Université », souligne-t-il en prenant l’exemple de l’UdeM, qui a mis en place un programme d’aide d’urgence.
Ainsi, sur les revendications liées à l’emploi, la liste EFMQ demande à ce qu’une réflexion soit menée sur les conditions de travail des étudiants français et qu’ils puissent travailler plus de 20 heures par semaine hors campus. Au niveau de la santé, bien que les étudiants français aient déjà accès à la RAMQ, Ilyes Benbouzid souhaite une couverture médiale plus optimale, notamment pour les étudiants en situation de précarité. La liste demande notamment la mise en place d’un fonds public d’aide à destination des étudiants français.
Ne pas laisser les jeunes expatriés sur le carreau
Enfin, le dernier axe de revendication de la liste étudiante se concentre sur l’intégration au Québec des jeunes Français. Elle demande, entre autres, un meilleur accompagnement des étudiants français prévoyant de s’installer dans la province avec l’édition d’un guide de l’étudiant expatrié; une mise en contact directe et facilitée avec des conseillers juridiques spécialisés en immigration; la mise en place d’une Assemblée des étudiants expatriés au Canada ou encore l’établissement d’une banque du logement.
Ilyes Benbouzid voit le rôle de conseiller consulaire comme un pont entre les expatriés et la France. « Pour beaucoup de jeunes Français, il existe toujours un lien très fort avec la Métropole. Le fait d’avoir des conseillers des Français de l’étranger est censé renforcer ce lien. Toutefois, tous les élus ne sont pas toujours sensibles aux enjeux de tous, ce qui peut laisser finalement certains jeunes concitoyens sur le carreau », constate-t-il. « J’estime qu’un conseiller doit faire entendre toutes les problématiques pour améliorer les conditions de vie et d’études de chacun. »