Les rumeurs allaient bon train. Aujourd’hui la France et le Québec annoncent que les frais de scolarité des étudiants français au Québec vont tripler dès la rentrée de septembre 2015. Cette mesure ne s’applique pas aux étudiants déjà inscrits dans une université québécoise, ni à ceux qui s’inscrivent en deuxième ou troisième cycle. « Ce projet d’entente accorde un traitement unique et privilégié aux étudiants français », se sont empressés de déclarer Christine St-Pierre, ministre des Relations internationales et de la Francophonie du Québec, et Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères de la France. Pourtant, dès la rentrée de septembre 2015, les nouveaux étudiants français qui s’inscriront à un programme de premier cycle, paieront désormais les droits de scolarité des étudiants canadiens non-résidents du Québec. En pratique, ces droits passeront de 2 300$ à 6 650$. Pour autant, les étudiants déjà inscrits dans une université continueront de bénéficier du tarif québécois jusqu’à la fin de leur programme d’études. Les étudiants français qui veulent s’inscrire à des programmes de deuxième et troisième cycle pourront également bénéficier de la même exemption que les étudiants québécois. Ils sont au nombre de 4 000. Aucuns quotas, possibilité évoquée dans les discussions, ne seront appliqués. En échange, les étudiants québécois pourront bénéficier du même tarif que les étudiants français, dans des programmes de premier, deuxième et troisième cycle, dès lors que les établissements relèvent du ministère de l’Éducation nationale. Rappelons que les études universitaires sont quasiment gratuites en France, mais qu’un peu plus d’un millier d’étudiants québécois seulement en bénéficient chaque année. La France a promis de déployer des mesures incitatives pour que les étudiants québécois aient des conditions aussi favorables que les étudiants français dans les autres établissements. On sait que ce point est particulièrement important pour le Premier ministre québécois Philippe Couillard, tout comme l’économie de 30 millions de dollars qu’il souhaite faire en triplant les droits de scolarité. Christine St-Pierre a indiqué que l’entente de 1978, qui assure des tarifs privilégiés aux étudiants français jusqu’à présent, engendre des coûts de 120 millions de dollars. Frédéric Lefebvre veut donner une ultime chance à une nouvelle discussion Joint par téléphone, Frédéric Lefebvre, député UMP des Français d’Amérique du nord, très engagé sur le dossier lors de la visite de François Hollande au Canada en novembre dernier, a réagi à cette annonce en « regrettant qu’un accord plus équilibré n’ait pas pu être trouvé ». Il se félicite qu’un « status quo se dessine sur les étudiants de deuxième et troisième cycle ». Néanmoins, les étudiants du premier cycle, soit les deux tiers des 12 000 étudiants qui viennent étudier au Québec, perdront un avantage dès septembre 2015. Le parlementaire soulève notamment le cas des étudiants français, qui ont fait l’objet d’une « campagne de recrutement » par les universités du Québec en France, qui doivent arriver dès la rentrée 2015, et à qui on a promis des frais de scolarité réduits. Il souhaite que ces « recrues » soient protégées. [caption id="attachment_9267" align="alignleft" width="300"] Christine St-Pierre et Michaël Pilater lors de la visite de François Hollande en novembre 2014.[/caption] Il va adresser sous peu, un courrier au Premier Ministre français Manuel Valls, pour lui demander une ultime discussion, notamment en examinant la possibilité d’assouplir les conditions d’entrées des étudiants québécois dans les grandes écoles, en échange d’un accord plus avantageux pour les étudiants du premier cycle. Le Premier ministre du Québec, Philippe Couillard, sera en mission officielle en France du 2 au 6 mars prochain à l’occasion de la tenue de la 18e Rencontre alternée des premiers ministres québécois et français, ou cette entente de principe pourrait être ratifiée. Yan Chantrel, Conseiller à l’Assemblée des Français de l’Étranger pour le Canada s’est dit déçu et en désaccord avec la décision prise par les ministres St-Pierre et Fabius. L’élu socialiste précise toutefois que l’entente n’est pas un accord final, que des avancées ont été constatées, et qu’il va tout faire pour infléchir la décision. Quant à Michaël Pilater, initiateur d’une pétition contre la hausse des frais de scolarité dès les premières rumeurs, il a dit « regretter la décision prise par le Québec de vouloir appliquer le tarif des étudiants canadiens aux étudiants français ». « Je crains qu’avec cette orientation, beaucoup d’étudiants de France, ne viennent plus étudier au Québec à cause de ce tarif moins avantageux », a-t-il ajouté.]]>
Le gouvernement socialiste a cédé au gouvernement québécois. Il a trahi les étudiants français qu’il semblait vouloir défendre. Il est temps que le gouvernement de Monsieur Hollande, l’un des plus faibles au niveau diplomatique que la France ait connu dans son histoire, laisse la place