L’Office franco-québécois pour la jeunesse (OFQJ) mène loin. En 1972, quatre ans à peine après la création de cet organisme bigouvernemental, Pauline Marois quittait le Québec pour effectuer un stage comme travailleuse sociale en France. En 2013, c’est en tant que Première ministre qu’elle reçoit son homologue français Jean-Marc Ayrault en visite officielle.
Vendredi dernier à Montréal, 50 jeunes participants ont accueilli les premiers ministres québécois et français à l’occasion du 45ème anniversaire de l’OFQJ. Leur enthousiasme était manifeste quand les deux chefs de gouvernement sont arrivés à l’hôtel Omni de Montréal, pour assister à la table ronde organisée par l’organisme dans le cadre de la 17ème rencontre alternée des Premiers ministres. Ils étaient accompagnés par Léo Bureau-Blouin, adjoint parlementaire à la jeunesse et Marie Malavoy, la ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport côté québécois, ainsi que par Valérie Fourneyron, ministre de la Jeunesse et Yamina Benguigui, ministre déléguée chargée de la Francophonie du côté français.
Sous la supervision d’Alfred Pilon, secrétaire général de l’OFQJ, ces rencontres avaient pour objectif de souligner le rôle croissant que joue cette institution bilatérale dans la formation et l’insertion professionnelle des jeunes migrants, mais aussi comme levier de la création d’entreprise et de la francophonie.
« Je remercie l’OFQJ d’avoir organisé cette rencontre. Je trouve ça passionnant, rafraîchissant de voir des jeunes qui, à partir d’une idée, ont créé une entreprise ou sont en train de se former pour contribuer davantage à leur société » a déclaré Madame Marois en ouverture.
Pendant plus d’une heure, une cinquantaine de jeunes français et québécois entre 18 et 35 ans ont répondu aux questions des Premiers ministres. On a pu entendre notamment la créatrice québécoise Mariouche Gagné, directrice d’Harricana, une entreprise qui recycle des fourrures pour confectionner des vêtements de mode durables, et Charles Brun, un jeune entrepreneur français dont la société See Concept (système de lunettes de lecture innovant) tente de s’implanter sur le marché québécois, témoigner de l’impact de l’OFQJ dans leur carrière.
Également sur place, David Buissière et Justine Laberge, du duo québécois Alfa Rococo, se sont montrés profondément reconnaissants envers l’institution franco-québécoise : « L’OFQJ nous a permis d’exporter notre musique en France. C’est un pont essentiel pour établir un réseau de contacts de base, et pouvoir ensuite l’agrandir sur place ».
Depuis 1968, l’Office franco-québécois pour la jeunesse contribue au rapprochement des jeunesses française et québécoise grâce à son vaste réseau de partenaires institutionnels, associatifs et privés en France et au Québec. Un rôle qui devrait s’accentuer en vertu du nouvel Accord sur la mobilité des jeunes, conclu le 13 mars à Ottawa entre Jean-Marc Ayrault et Stephen Harper. Il s’agit de répondre à l’engouement des Français qui étaient 14 000 en 2011 à tenter l’expérience canadienne, mais aussi de simplifier le départ des jeunes canadiens souhaitant séjourner en Hexagone. La France devrait ainsi conserver, dans les années à venir, son premier rang en termes de visas canadiens délivrés pour les jeunes, toutes catégories confondues.
Symbole de la relation privilégiée que la France entretient avec le Québec et modèle d’adaptation aux réalités de la mondialisation, l’OFQJ est plus que jamais une institution indispensable qu’il faut soutenir et faire grandir. Ainsi, le mot de la fin revient au Premier ministre français : « Notre défi pour donner un nouvel élan à l’OFQJ, c’est de nous donner l’ambition de toucher davantage de jeunes de différentes origines. Cela permettra, après 45 années d’existence, de donner une perspective d’avenir à cette magnifique création franco-québécoise ».
Rendez-vous vendredi pour notre entrevue vidéo exclusive avec Alfa Rococo !