Cette semaine, après une année d’absence, Patricia Kaas était à la Place des Arts de Montréal. Elle y présentait de nouveau, pour un seul soir, son spectacle « Patricia Kaas chante Piaf – 2 voix, 2 destins », en hommage à Edith Piaf.
Effectivement, qui mieux que Patricia Kaas, une petite fille d’origine populaire devenue star internationale, pouvait rendre un hommage à cette grande chanteuse disparue ? De plus, la voix particulière de ces deux chanteuses pouvait constituer une importante base de fondation pour ce spectacle. Il n’en fut rien !
En effet, dans son spectacle de près de deux heures, Patricia Kaas interprète 21 titres, de «la Môme», des plus connus aux plus inattendus : «La vie en rose», «Non, je ne regrette rien», «Mon manège à moi», «je t’ai dans la peau»… Son spectacle est interrompu, après une dizaine de chansons, pour permettre à l’artiste de chanter son propre succès «d’Allemagne». Et cela est heureux parce que cet intermède agit comme une «porte», permettant à la chanteuse d’entrer à peu près dans son personnage.
En effet, avant cette coupure, même si elle tente d’imiter les gestes de Piaf lorsqu’elle chante, Patricia Kaas ne parvient pas à habiter ces oeuvres qu’elle interprête de l’extérieur, mécaniquement, sans réelle emotion.
La réorchestration de la musique faite par Abel Korzienowski, nouvelle star de la musique d’Hollywood, en est peut-être la cause. Celle-ci n’ajoute d’ailleurs rien aux titres de Piaf, si ce n’est un air de tango assez superflu.
L’absence d’émotion de l’artiste s’explique peut-être aussi par la bande-son parfois trop forte, au point de couvrir la voix de la chanteuse. N’est-ce pas le comble pour un spectacle hommage à une grande voix … de ne pas entendre la voix de la chanteuse ?
On s’interrogera aussi sur le film, montrant durant plus de dix minutes, un cheval qui effectue des cabrioles. Le rapport avec Piaf ou la chanson du moment est vraiment nébuleux.
En conclusion, bien que ce spectacle ait remporté de grands succès sur de nombreuses scènes d’Europe, des Etats-Unis ou de Russie, j’avoue avoir été déçu. Patricia Kaas a toujours une aussi belle voix, mais l’ensemble est sophistiqué et froid, loin de la simplicité avec laquelle Piaf a toujours interprêté ses chansons !