Le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, achève sa première mission officielle en France aujourd’hui. Au terme d’une semaine marathon qui l’a conduit à Paris et à Bordeaux, le premier ministre rentre au pays avec une vingtaine d’ententes commerciales et une volonté partagée d’accentuer les échanges dans plusieurs domaines. Il s’est dit « très content » de cette « bonne semaine ».
Si la relation entre le Québec et la France reste une « relation-phare des politiques internationales du Québec » selon Philippe Couillard, l’économie en devient un axe majeur. Une vingtaine d’ententes ont été conclues entre les deux nations, pour un montant de 32 millions de dollars. Le premier ministre québécois s’est entretenu avec le président Hollande, et tous deux ont convenu d’accentuer leurs échanges dans les domaines de la lutte contre les changements climatiques, la Stratégie maritime, le Plan Nord, ainsi que la coopération universitaire. François Hollande a dit vouloir « donner une nouvelle impulsion » à cette collaboration. « Nous partageons le même objectif, soir celui d’accentuer nos échanges dans tous les secteurs, au bénéfice de nos populations », a indiqué Philippe Couillard, avant d’ajouter : « Il est maintenant temps d’amener cette collaboration à un autre niveau ». Avant de s’envoler pour le Québec, Philippe Couillard s’est dit « très content » d’avoir pu « renforcer une relation très précieuse ».
Le Québec, porte d’entrée francophone nord-américaine pour l’Europe
Car l’économie était bien au cœur de la visite du premier ministre québécois. Alors que 400 entreprises françaises sont installées au Québec, 150 entreprises québécoises seulement ont élu domicile dans l’Hexagone. Le premier ministre Couillard était accompagné d’une délégation de 60 chefs d’entreprise québécois. « Accroitre nos échanges économiques, c’est faire en sorte que nos entreprises québécoises puissent se développer, prospérer et également exporter », a déclaré le premier ministre devant la Chambre de commerce et d’industrie de la région Paris-Île-de-France. Il compte sur la prochaine mise en œuvre de l’Accord économique et Commercial Global Canada-Union Européenne (AECG) pour faire du Québec, la plaque tournante nord-américaine entre les deux continents. Il plaide pour un accroissement des échanges commerciaux avec la France, premier client du Québec dans l’Union Européenne.
Déjà, les ententes signées cette semaine vont générer la création de 200 emplois. Une rencontre avec le MEDEF et le ministre de l’économie et des finances, Émmanuel Macron, était également à l’agenda du premier ministre du Québec.
C’est en Aquitaine que les préoccupations économiques de M. Couillard ont également trouvé un écho. La signature de l’entente entre Hydro-Québec et le Conseil régional d’Aquitaine, pour créer SCE France, a été officialisée. Le premier ministre a également rappelé le rôle-clef de la région aquitaine en termes d’opportunités d’affaires dans le développement du Plan Nord et de la Stratégie maritime du Québec. Le développement du numérique est également une préoccupation partagée.
Frais de scolarité, « un bon accord » selon François Hollande
Le voyage du premier ministre met un terme au controversé dossier des frais de scolarités des étudiants français au Québec. L’entente a été officialisée selon les termes du projet annoncé le 12 février dernier par Christine St-Pierre et Laurent Fabius. « C’est un bon accord, qui permet aux Français d’être accueillis dans des conditions privilégiées au Québec, tout en préservant les contraintes budgétaires », a commenté le président Hollande lundi. Il a remercié le premier ministre Couillard qui a indiqué que 12 à 15 places seraient réservées chaque année à des étudiants français de Saint-Pierre-et-Miquelon, au tarif québécois.
L’Université Laval et les universités de Bordeaux ont renouvelé une entente en formation et recherche, notamment dans les secteurs de la santé, des technologies innovantes, des ressources naturelles et des sciences humaines et politiques.
La France compte sur le Québec…
Les rencontres politiques étaient également sur la feuille de route de M. Couillard. Aux préoccupations économiques du premier ministre québécois, le président Hollande a répondu « francophonie » et « environnement ». S’il fait sien l’objectif de Michaëlle Jean, de développer la francophonie économique, le président Hollande a surtout les yeux rivés sur la Conférence Paris Climat de décembre prochain, et compte sur le Québec pour amener le Canada à infléchir sa position. Il a vanté « la politique originale et avant-gardiste du Québec » en matière d’environnement et a affirmé : « Le Québec, à sa façon, aura à cœur de pouvoir faciliter l’accord que nous allons chercher ».
Philippe Couillard a remis au président Hollande, le texte de la motion adoptée par l’Assemblée nationale du Québec, condamnant les attentats de Paris.
Le premier ministre Couillard a rencontré Claude Bartolone, président de l’Assemblée Nationale, et Gérard Larcher, président du Sénat, mais aussi le premier ministre Manuel Valls aujourd’hui. Prévoyant, Philippe Couillard s’est entretenu mercredi, avec Alain Juppé, président de la Communauté urbaine de Bordeaux , et avec Nicolas Sarkozy, président de l’UMP, cet après-midi.
(crédit photo Une : Présidence de la République)
Reportage vidéo de nos journalistes à Paris la semaine prochaine
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