Crédit photo : Amadou & Mariam, JAZZ 2013 © Frédérique Ménard-Aubin
La 34e édition du Festival International de Jazz de Montréal s’est clôturée dimanche soir par un concert gratuit du duo malien Amadou et Mariam. Quelques heures plus tôt, “le couple aveugle du Mali” recevait le Prix Antonio-Carlos-Jobim. L’occasion pour Laurent Saulnier, vice-président à la programmation et la production du Festival, de faire “un coup de chapeau au Mali”, berceau de la musique jazz, et de partager un message de paix.
On a beaucoup parlé de la situation malienne lors du point presse d’Amadou et Mariam, les dixièmes lauréats du Prix Antonio-Carlos-Jobim, créé en 2004, à l’occasion de la 25e édition du Festival International de jazz de Montréal. Hier soir, devant la scène de la Place des Arts, c’est toutefois la musique qui était à l’honneur. Malgré la pluie, les rythmes blues, funky et rock du groupe malien ont fait s’animer les parapluies des festivaliers, alors que pendant plusieurs mois, l’imposition de la charia au nord Mali, et l’état d’urgence (levé samedi 6 juillet en prévision des élections présidentielles maliennes) avaient plongé le pays dans le silence.
“Ça fait toujours plaisir d’avoir une récompense pour ce qu’on fait. Ça donne le courage, et la force de travailler davantage”, déclarent presque en coeur Amadou et Mariam en conférence de presse. Ce courage, le couple et leur frères maliens le conjuguent en musique. Sur la scène du Festival, on peut lire sur une petite marquise jaune : «Ce soir Savano Bamako Club, Amadou et Mariam», et dès les premiers riffs de guitares, le public montréalais a répondu présent.
“Amadou et Mariam, c’est un groupe qu’on connaît depuis des années et on est venu les voir parce que c’est un duo magique. Ce sont des non-voyants qui font mieux que des voyants”, s’enthousiasme Amadou, un Sénégalais de Montréal venu en famille pour assister au concert. Pendant près d’une heure et demie, le duo a revisité ses plus grands succès avant d’inviter sur scène leur compatriote Fatoumata Diawara à chanter et danser pour la paix. Qu’importe la pluie diluvienne, et les guerres fratricides, c’est avec une note d’optimisme au coeur que chacun est revenu de ce voyage en terres africaines.
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Dernier album : Folila, Victoire de la musique février 2013