Cet été à Montréal, le festival Juste pour Rire fait la part belle aux humoristes français. Vérino et Donel Jack’s Man, qui font partie de la nouvelle génération de l’Hexagone, débutent ce soir une série de représentations dans la métropole francophone.
Vérino, optimiste et joyeux
« Faire marrer les gens, c’est un rêve de gamin », lance Vérino. Depuis près de 10 ans l’humoriste trentenaire écume les festivals et les salles, de la France au Québec. Cet été sera sa 7e visite dans la belle province. Il admet « être imprégné de culture anglo-saxonne », et apprécie que, de ce côté de l’Atlantique, le stand-up soit « respectable et respecté », contrairement à l’Hexagone. « En France, quand on monte sur scène et qu’on fait rire les gens, c’est un peu un sous-art », regrette l’artiste.
C’est à 8 ans, en voyant Jean-Marie Bigard, qu’il a eu envie de faire ce métier, qui aujourd’hui l’habite complètement. Le public lui rend bien puisqu’il a déjà rempli le Théâtre de Dix-Heures, l’Européen, l’Olympia ou encore le Point-Virgule. « J’ai rempli le Point-Virgule sans faire une télé », précise Vérino. Il fait partie de cette génération qui sait utiliser internet et les réseaux sociaux pour promouvoir son art. « C’est une indépendance totale », assure-t-il. Il a d’ailleurs lancé une série hebdomadaire sur YouTube, Dis donc internet, dans laquelle il traite l’actualité à sa façon. Car ce qui inspire l’humoriste français, c’est « la bêtise humaine ». Les humoristes d’observation, comme Gad Elmaleh, l’inspire. Du côté du Québec, il apprécie beaucoup Stéphane Rousseau. « Il m’a filé des sacrés coups de main », ajoute Vérino.
Le cinéma et le théâtre ? Il y pense mais s’empresse d’ajouter qu’il n’a « pas d’ambition cinématographique » et que sa vraie passion reste le stand-up. Quant au théâtre, il confie : « C’est trop fictionnel pour moi, j’aurais tendance à sortir du jeu! »
Vérino s’installe… du 7 au 16 juillet 2015, à la Salle Claude-Léveillée de la Place-des-Arts
Donel Jack’sman : « Montréal est la place du stand-up »
« Dans ma génération, j’apprécie Djamel Debbouze, Dieudonné, même si c’est tabou, et Vérino ». Donel Jack’sman possède un véritable patronyme américain, et un public français qu’il a conquis depuis huit ans. Pour sa 3e visite au Québec, l’humoriste d’origine camerounaise va « raconter sa life » à un public montréalais qu’il apprécie. « Le public québécois est un public qui ne juge pas, qui vient rempli de bonnes intentions ». Comme Vérino, Donel Jack’sman regrette que le stand-up s’implante difficilement en France. « Montréal est un carrefour intéressant, proche de la folie et de l’entertainment américain, mais avec un sens du détail et le pragmatisme français », analyse l’artiste.
Avant le stand-up, c’est vers le cinéma et le théâtre que Donel Jack’sman s’était tourné. « En France, il y a sept ans, la place des noirs dans le cinéma était quasi inexistante », expose l’artiste. Il a donc décidé de prendre des chemins détournés en montant sur scène pour faire rire. Pour lui, Omar Sy « a ouvert la voie ». « Humainement et artistiquement, c’est un modèle, il est allé là ou personne n’est encore allé », estime-t-il. Et il reste persuadé qu’un jour, les réalisateurs auront besoin d’un frère ou d’un cousin pour donner la réplique à Omar Sy…
En attendant, il monte sur scène avec bonheur : « Avoir un micro et déclencher le rire chez les gens, c’est magnifique », reconnaît-il. Après le succès de « J’raconte ma life » en 2007, Donel remplit le Point-Virgule avec son 2e spectacle « J’raconte toujours ma life ».
Dans la métropole québécoise, il prendra le temps d’écrire, comme à chacune de ses visites. « Les Québécois sont une source d’inspiration, car ils sont gentils, et en France on n’a plus l’habitude », conclut l’artiste français.
Donel Jack’sman, du 7 au 16 juillet 2015, à la Salle Claude-Léveillée de la Place-des-Arts
(crédit photos : Verino.fr & hahaha.com)
]]>