Par Rozenn Nicolle et Sarah Laou
Reportage vidéo à la fin
Jeudi matin la Chambre de Commerce Française au Canada (CCFC) organisait son premier petit-déjeuner conférence autour de l’auteur à succès Marc Levy. L’écrivain, de passage éclair dans la belle province, est venu y présenter son dernier ouvrage « Une autre idée du bonheur », et s’est prêté au jeu des questions de l’assistance.
Agatha a 52 ans. Ancienne militante issue de la Beat Generation, elle s’apprête à s’évader de prison après 30 ans passés derrière les barreaux lorsque le lecteur la rencontre pour la première fois. Forte de cette nouvelle liberté, et avec un plan bien précis en tête, elle prend alors en otage un jeune trentenaire en mal de destin, Milly, et l’entraine sans mot dire dans sa cavale qui les fera traverser l’Amérique, de Philadelphie à San Francisco.
Les libertés au cœur du sujet
S’il est un thème qui abreuve les romans de Marc Levy depuis 2007, et son ouvrage « Les Enfants de la Liberté », c’est bien cette dernière. Dans son dernier livre « Une autre idée du bonheur », l’auteur français le plus lu dans le monde évoque une époque de l’histoire américaine marquée par le combat pour les droits humains, la revendication de la liberté d’expression et une société plus juste et plus égalitaire. Mais à travers un personnage principal qui, après 30 années de captivité, découvre une société connectée, surveillée et, à un certain point, contrôlée, Marc Levy dénonce également cette perte de vie privée qui caractérise le monde d’aujourd’hui.
Ce fut d’ailleurs une des questions centrales de son intervention devant les membres de la CCFC jeudi dernier, au Sofitel. En toute simplicité, le romancier a participé à une discussion animée par son ami de longue date, le journaliste et animateur québécois François Bugingo. Une occasion pour lui de présenter son livre, mais également de partager son point de vue sur ce qu’il nomme « la maladie du XXIème siècle » : « On est en train de sacrifier nos liberté sur l’autel de l’économie, sur l’autel du tout-sécuritaire, sur l’autel de l’hyper-communicabilité, sur l’autel de l’hyper-connectivité, sur l’autel de l’argent. Les leaders de ce monde ne se rendent pas compte de ce qu’on est en train de faire avec la liberté et avec la vie privé » a-t-il ajouté.
Entre les pages 205 et 206, c’est encore son personnage Raul, qui traduit le mieux la pensée de son créateur : « Nos identités, nos parcours, nos opinions, nos gouts et nos choix, ce que l’on achète ou regarde à la télévision, une place de cinéma, les articles et les livres que nous lisons, nos vies entières dans leurs moindres détails sont fichées, répertoriées. La NSA (National Security Agency) collecte plus de données qu’elle ne réussit à en traiter. »
Au milieu des 402 pages de road trip américain romancé, sans plus ni moins de style que Marc Levy ne sait en avoir, mais avec la simplicité de lecture qui fait sa marque de fabrique, l’auteur glisse, parmi d’autres, son cri d’alerte face au danger des technologies pour nos vies privées. En perpétuel déplacement, à l’image de ses deux protagonistes, Marc Levy quittait le Québec le soir même, non sans assurer à la province qu’il affectionne tant, un retour prochain.
(crédit photo : Rozenn Nicolle)
Un reportage de Sarah Laou et Rozenn Nicolle :
« L’art et la culture » à la chambre de commerce française de Montréal en invitant Marc Lévy… Hallucinant !