Crédit photo : Nathalie Simon-Clerc
Du 13 au 16 mars prochain, Pauline Marois accueillera Jean-Marc Ayrault lors des 17ème rencontres alternées des premiers ministres français et québécois. Ensemble, ils détermineront les grandes orientations de la coopération franco-québécoise. L’occasion pour Nicolas Chibaeff, le nouveau Consul général de France à Québec de nous faire part de sa vision des relations entre la Belle province et l’Hexagone.
Le Consul général de France à Québec constitue l’un des postes les plus importants de la diplomatie française. En tant que représentant du gouvernement, il est l’interlocuteur privilégié des autorités québécoises. Diplomate de carrière, habitué des grandes ambassades, Nicolas Chibaeff n’en considère pas moins sa fonction comme un métier de proximité.
« La France et le Québec entretiennent une relation directe et privilégiée. Il y a aussi les relations humaines très riches que je commence à découvrir et qui sont extrêmement gratifiantes. »
D’abord nommé dans des postes à l’ambassade française à Moscou (1991-1995), il occupe ensuite différentes charges en Afrique du Nord (1995-2000). Il retourne à Moscou en 2002, où il exerce en tant que commissaire pour les Années France-Russie jusqu’en 2010.
Entré en fonction le 22 octobre 2012, Nicolas Chibaeff a l’habitude de la neige et des hivers rigoureux, mais il reconnait avec plaisir que le Québec a été une découverte totale pour lui, ainsi qu’une étape importante dans sa vie professionnelle.
Renforcer la coopération franco-québécoise
« C’est beaucoup d’investissement, car la présence française au Québec est forte. Il faut aussi être au contact de la société québécoise pour voir comment faciliter les relations et l’intégration de ces deux communautés.»
On estime en effet la population française au Québec à 110 000 individus, et le Consul prépare avec le plus grand sérieux la visite du Premier ministre français qui sera accompagné d’une délégation de cinq membres de son gouvernement. Ainsi, plusieurs aspects des relations bilatérales seront abordés. « Au-delà des échanges humains qui cimentent l’amitié entre la France et le Québec et qui mobilisent notamment les jeunes, le renforcement de la coopération franco-québécoise dans tous les domaines et, notamment, des liens économiques, sera examiné », précisent les services de Matignon.
Alors que la présence française au Québec explose, notamment sous l’impulsion de la jeunesse, Nicolas Chibaeff ne souscrit en aucun cas au discours de ceux qui craignent une invasion. « Il n’y a jamais trop d’échanges. Dans le monde tel qu’il est aujourd’hui, le dialogue et la communication interculturelle, même quand elle se fait dans une langue partagée, c’est quelque chose d’important. Il s’agit d’expérimenter une autre culture, un autre système de valeurs, et de contribuer au rayonnement de chaque pays sur la scène internationale.»
Nicolas Chibaeff ressemble d’ailleurs à ces français qui font le choix d’immigrer au Québec. Il partage leur émerveillement devant les grands espaces : « Quand je suis arrivé, je suis sorti de ma maison le soir pour me promener sur les Plaines d’Abraham. J’ai été estomaqué par la beauté et la majesté du Saint-Laurent. » Il apprécie aussi le dynamisme, la bonne humeur et l’ouverture des Québécois.
À quelques jours des rencontres alternées, et à un mois des élections législatives qui se tiendront les 5 et 19 mai prochains, le nouveau Consul général de France à Québec et Philippe Zeller, ambassadeur de France à Ottawa devront porter la voix de la France dans de nombreux dossiers d’importance, dont l’entente franco-québécoise sur la reconnaissance mutuelle des qualifications professionnelles, ou encore l’organisation du prochain scrutin législatif. On ne sait toujours pas si l’administration canadienne autorisera l’ouverture de bureaux de vote sur son territoire, en dehors des murs consulaires. Ce sera l’opportunité pour Nicolas Chibaeff de mettre en œuvre cette diplomatie de rapprochement qui semble lui tenir à coeur.