Le cabinet d’avocats Dunton Rainville organisait lundi dernier un petit-déjeuner conférence avec une délégation d’entreprises françaises, oeuvrant pour la plupart dans les Technologies de l’Information (TI). Lui et ses partenaires, la Banque de Montréal et le cabinet de conseil Richter, se sont livrés à une présentation des exigences du monde des affaires québécois. Un monde qui n’est pas si différent, selon Jean-Jacques Rainville Président du conseil de direction du cabinet d’avocats.
Ce n’est un secret pour aucun des intervenants: le nombre de Français intéressés par le Canada ne cesse de croître depuis quelques années. Afin de s’adapter à cette réalité, Dunton Rainville souhaite renforcer ses services pour la communauté française. Il a recruté récemment une avocate conseil, Maitre Loubardi, dont la mission est de faciliter le dialogue avec les entreprises françaises désireuses de s’installer au Québec. « On voulait créer une sorte de guichet unique », explique Jean-Jacques Rainville.
Le lien historique entre la France et le Québec est rappelé plusieurs fois lors de la conférence. C’est un atout indéniable pour les intervenants québécois, qui mettent en avant la complicité qui unit les deux peuples. Une complicité qui s’exprime notamment à travers la langue, décrite comme un bon moyen de faciliter les relations d’affaires. Mais personne n’est dupe: ce qui séduit avant tout les hommes d’affaires français c’est le dynamisme du Québec, d’autant plus que la province est une porte d’entrée vers l’Amérique du Nord dans son ensemble. « Ce qui attire ici, c’est le marché. Nous sommes une porte idéale vers les États-Unis, tout comme la France nous permet de nous ouvrir sur l’Europe », précise Jean-Jacques Rainville.
La belle province ne se laisse pas séduire si facilement
La liste des avantages du marché canadien est longue: taux fiscal plus faible, droit du travail plus souple, contacts plus faciles… Mais même dans un secteur porteur comme les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC), il est important pour les entrepreneurs de prendre le temps de connaitre le marché. « Il faut vraiment trouver une niche pour s’implanter ici car le réseau d’entreprises est déjà immense. C’est important de venir avec beaucoup d’humilité et de ne pas arriver en conquérant », explique Wulfran Gaucherot de la Chambre de Commerce Française au Canada (CCFC).
Pour Christophe Antoine de la Chambre de Commerce et de l’Industrie de la région Alsace (CCI) la langue peut même être un « faux ami ». Depuis huit ans qu’il aide les entreprises françaises à approcher l’Amérique du nord, il a constaté de nombreuses différences entre les pratiques de travail françaises et canadiennes. « Les relations de travail sont plus souples, mais il faut se méfier : en Amérique du nord, on demande des résultats avant tout », explique-t-il.
Là ou tout le monde semble unanime, c’est sur la convivialité de nos cousins du Québec. « La grande différence quand on fait des affaires avec les Québécois c’est que c’est très sympathique », conclut Thierry Luttringer de l’entreprise Mecasoft. Une attitude positive qui séduit les entrepreneurs français, pleins d’espoir quant à la suite de leur semaine d’exploration du marché canadien.