Le 8 septembre, le film SEXYGÉNAIRES est sorti sur les écrans du Québec.
Il raconte l’histoire de Michel, un patron d’hôtel de plus de soixante ans (Thierry Lhermitte) qui navigue entre la Côte d’Azur, et Paris, pour trouver des liquidités auprès d’un associé, Denis, (Patrick Timsit), avec qui il croit posséder un restaurant à Paris. Presque sur la paille tous les deux, ces amis d’enfance qui sont en proie à des difficultés financières et familiales vont tirer profit de leur image dans le milieu de la mode et de la publicité. L’un est encore un bel homme mais ne le sait plus, alors que l’autre ne l’a vraiment jamais été, mais voudrait le devenir.
Entre petites combines et séances photo, qu’est-ce vraiment que d’avoir l’âge de la retraite aujourd’hui ?
Après un premier long métrage (La Finale, 2018, déjà avec Thierry Lhermitte), Robin Sykes propose, ici, une réflexion légère et parfois douce-amère, sur le vieillissement des baby-boomers. Plus de trente ans après Un Indien dans la ville qui réunissait déjà Lhermitte et Timsit, le duo se reforme pour évoquer un lien, une histoire d’amitié de 40 ans qui ne correspond plus forcément au souvenir qu’on en a et qui s’est modifiée au fil du temps et des évènements de la vie. On ne peut toutefois pas s’empêcher de se souvenir d’un autre film avec Patrick Timsit, La crise, où déjà il joue le rôle ingrat d’un boulet, prêt à toutes les bassesses et à toutes les amitiés.
« L’un des enjeux du film est de montrer que l’on est encore vivant à cet âge, que l’on ait choisi de continuer à travailler ou pas et que l’on a, aussi, encore le temps et le droit d’aimer. (…) Le film ne parle pas au nom de tous les seniors mais il ouvre une fenêtre optimiste : il y a une vie pour les sexagénaires et bien au-delà ».
Robin Sykes, réalisateur
Une autre particularité de cette comédie, c’est qu’elle montre, pour la première fois au cinéma français, le milieu du mannequinat senior. C’est d’ailleurs ce qui a interpellé Robin Sykes après avoir découvert que la maquilleuse de Thierry Lhermitte était devenue une mannequin senior, qu’elle avait commencé cette nouvelle carrière entre New-York, Moscou ou l’Afrique du Nord et ne travaillait plus comme maquilleuse que par amitié pour Thierry.
En fait, ce film montre, mais il ne rebondit pas ; il évoque mais n’approfondit pas…. Comme ces dialogues un peu plat dont seulement quelques répliques font mouche. Tout cela est bien dommage car travailler ces aspects aurait pu donner plus de rythme à ce film qui a parfois le souffle lent.
Si « vieux et sexy, c’est l’avenir » pourrait être le slogan de ce film qui montre des petits moments de la vie d’un sexygénaire, on peut toutefois regretter qu’il ne s’attache pas réellement à développer ces petits moments.
Est-ce à dire qu’un sexygenaire n’a pas vraiment de petits moments de vie à exposer car il n’a plus vraiment de problèmes ? C’est surement un raccourci facile et peu réaliste quand on voit ces personnes qui, à la retraite, peinent à joindre les deux bouts. L’idée de départ est donc bonne, intéressante et d’actualité, mais traitée, à mon sens, avec beaucoup trop de légèreté. À titre d’exemple, que vient faire ce cheval qui parle à la fin du film ? En revanche, on signalera surtout Olivia Côte dans le rôle de la photographe de mode, complètement à l’ouest, mais tellement drôle, ainsi que Marie Brunel, rayonnante dans son petit rôle.
Bref, Sexygénaires ne sera surement pas LE film de l’année, mais il constitue un agréable moment de divertissement, avec quelques sourires.
En salle au Québec: https://www.cinemamontreal.com/films/sexygenaires-2023