Frédéric Loury, est actuellement le directeur général et commissaire principal, en plus d’être le fondateur du festival d’Art Souterrain, qui se poursuit jusqu’au 20 mars, et qui promeut l’art contemporain à travers plus de 100 projets artistiques dans le réseau souterrain de la ville. Entretien avec ce passionné des arts qui s’est donné pour mission, d’accompagner et d’encourager l’intérêt pour les arts visuels.
Par Tahia Wan
Frédéric Loury est né en France, mais habite aujourd’hui Montréal depuis près de 20 ans. Il est diplômé de l’école de commerce et de management de Paris (IDRAC) avec une maitrise en Commerce et Administration en 1994.
Très tôt, il montra un intérêt particulier pour la culture et les arts en général. « Entre 16 et 24 ans, j’ai organisé avec l’aide de deux amis, plusieurs évènements culturels à Paris dans lesquels se donnaient rendez-vous des personnalités de tous genre. »
Il a travaillé de nombreuses années auprès du groupe Hachette avant de superviser plusieurs magasins de détail au sein du groupe HDS. « Mais la création artistique me manquait », explique le directeur général du festival, qui a donc décidé d’ouvrir en 2002, sa propre galerie, la Galerie SAS. « C’est là que mon vrai lien avec les artistes s’est véritablement construit », justifie-t-il.
Dès lors, la galerie se donne pour mandat de souligner « la diversité des arts visuels à travers de multiples collaborations avec des artistes en début et mi carrières » explique-t-il. Bien qu’elle acquière rapidement une certaine notoriété auprès des artistes, la galerie ferme ses portes en 2013.
Frédéric Loury évoquera le besoin de se concentrer sur la mise en place du festival d’Art Souterrain. « Avec Art Souterrain, j’ai pu développer des relations avec de nouveau public », déclare-t-il. L’objectif d’Art Souterrain étant de rendre accessible l’art contemporain à tout type de public, Frédéric Loury explique avoir voulu offrir différents questionnements et pas une seule réponse. « On présentera souvent une image qui veut ne pas être offensive au premier abord mais dont le double langage sera à contre – courant. », affirme M. Loury.
En art contemporain, l’émotion est le premier sentiment face à une œuvre, ensuite vient la réflexion sur le travail de l’artiste en amont. « Ce que l’on veut, c’est que le public prenne le temps d’observer et de décrypter l’œuvre. » Pour cela, les audio guides, les pancartes, les médiateurs et les visites guidées sont accessibles au spectateur en quête de savoir.
Une moindre présence des artistes français
Cette année, le festival aura accueilli les œuvres de trois Français, contre 11 l’année dernière. La complexité du transport mais aussi le manque de financement expliquent cette faible représentation des artistes d’outre-atlantique. « Nous avons dû trouver d’autres partenaires et façons de faire puisque l’Institut Français et le Ministère des Affaires culturelles du Québec ont énormément coupé dans les budgets, surtout en arts visuels. »
L’artiste visuel Mathieu Bernard Raymond explique que les images qui ont été exposées ont spécifiquement été tirées sur des supports adhésifs pour l’occasion. « Dans bien des cas, et je pense que c’est répandu, le numérique facilite bien des choses, dans mon cas les images ont été produites sur place. » Sa série de photographies intitulée Monuments est exposée jusqu’au 20 mars, dernier jour du festival, au Centre de commerce mondial.
(crédit photo Une : Affiche du festival d’Art Souterrain)
Le site du festival : Art Souterrain