La navette électrique autonome NAVYA roulera sur la voie publique de la municipalité de Candiac, dans des conditions réelles de circulation, dans les jours qui viennent. Cette annonce a été faite ce mois-ci par la compagnie Kéolis Canada et son partenaire français Navya. Cette expérimentation « grandeur nature » est une première au Canada, alors que la navette française est déjà en circulation, notamment aux États-Unis et en France.
Située en Montérégie, sur la rive-sud de Montréal, la municipalité de Candiac offrira bientôt à ses 21 000 habitants, un parcours de deux kilomètres à bord de la navette NAVYA, 100% électrique et autonome, embarquant 12 passagers, complétant ainsi le réseau de bus existant. Tout au long de ce parcours, la navette effectue plusieurs arrêts, notamment à l’hôtel de ville, devant une résidence pour retraités et près d’entreprises locales. La vitesse d’exploitation de la navette sera de 25 km/h.
L’un des objectifs principaux est de simplifier les déplacements domicile-travail des habitants de la ville en permettant notamment l’interconnexion entre la navette et le terminus d’autobus pour conduire les salariés vers leur lieu de travail.
« Candiac accorde une très grande importance au transport collectif et actif. Nous menons des efforts constants pour bonifier notre offre multimodale en transport, tout en y intégrant les notions de développement durable et de ville intelligente. Étant une véritable vitrine technologique, le projet de navette autonome électrique proposé par Keolis Canada et NAVYA cadre parfaitement avec notre vision en matière d’innovations, en plus de s’inscrire au cœur de notre plan stratégique de développement 2014-2029. Nous sommes très fiers d’être la première ville au Canada à aller de l’avant avec un tel projet », mentionne Normand Dyotte, maire de Candiac.
Cette expérience, soutenue par le Gouvernement du Québec, du Technopôle IVEO, du Cluster for Electric and Smart Transport et de Propulsion Québec, durera 12 mois. En raison des conditions hivernales, le service sera interrompu durant quatre mois mais l’expérimentation continuera, sans passagers, dans le cadre d’un projet de recherche et développement. Par ailleurs, la Fondation CAA-Québec pour la sécurité routière, avec le soutien de partenaires, évalue la possibilité de réaliser une étude indépendante sur les aspects de sécurité routière et d’acceptabilité sociale dans le cadre de ce projet.
Pour ce projet, Keolis a obtenu une aide financière de 350 000 $ de la part du ministère de l’Économie, de la Science et de l’Innovation dans le cadre de la mesure de soutien aux projets de démonstration prévue dans le Plan d’action pour l’industrie du transport terrestre et de la mobilité durable.
Ce projet-pilote est le 6ème mené par les deux partenaires, Kéolis et NAVYA. Depuis le lancement de Navly, à Lyon en septembre 2016 – premier service de transport par navettes autonomes au monde – Keolis et NAVYA ont multiplié les expérimentations. A la fin du mois de juillet 2018, le Groupe enregistrait environ 40 000 km parcourus et près de 110 000 passagers transportés en navettes autonomes, en France et à l’étranger. La Caisse de dépôt et placement du Québec détient 30 % du Groupe Keolis, dont le siège social est à Paris. Selon le magazine Direction Informatique, les 70 % restants seraient détenu par la SNCF.
Pendant un an, les navettes autonomes ont déjà circulé du centre commercial Confluence jusqu’à la pointe de la presqu’île au niveau du Musée des Confluences à Lyon. Le Syndicat des transports d’Île-de-France (Stif) a expérimenté, l’année dernière, la navette Navya sur l’esplanade de Paris La Défense.
NAVYA s’apprête à lancer les essais de son Autonom Cab, un taxi totalement autonome qu’il a présenté en début d’année.