Roland Lescure, premier vice-président et chef des placements de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), rejoint Emmanuel Macron. Démissionnaire de ses fonctions québécoises hier, le financier français a confirmé aujourd’hui son engagement auprès du candidat à l’élection présidentielle.
Depuis plusieurs mois, M. Lescure est engagé dans le comité En Marche Montréal, où il prend une place grandissante. Le quinquagénaire était d’ailleurs l’animateur du débat sur la laïcité organisé par le comité local à l’Université de Montréal, le 21 février dernier. « Roland et moi avons discuté de son engagement à plusieurs reprises au cours des derniers mois », a déclaré hier Michael Sabia, président et chef de la direction de la Caisse.
Si Laurence Haim est l’atout américain du candidat Macron, Roland Lescure est, sans conteste, un as canadien dans le jeu de l’ancien ministre de François Hollande. Dans une entrevue accordée à La Presse ce matin, il reste vague sur son rôle dans l’équipe d’Émmanuel Macron mais ne prévoit pas de déménager en France pour le moment. Selon La Presse, « il est convaincu que son engagement peut se faire en Amérique du Nord, et même à Montréal ». De son côté, Émmanuel Macron achève de valider les candidatures pour les prochaines élections législatives mais on assure, dans son équipe, que rien ne sera dévoilé avant le 1er tour de l’élection présidentielle. « Pour le moment, il n’a qu’un objectif à court terme, l’élection de Macron à la présidentielle et ensuite de son équipe aux législatives, qui auront lieu en juin. », affirme Marie-Claude Lortie dans La Presse ce matin.
Un économiste chevronné… pour le ministère des Finances ?
Hier, il a démissionné de ses fonctions de la Caisse « afin de s’engager dans la vie publique et politique ». » Dans un communiqué de presse, il affirmait : « À l’aube des élections françaises, j’ai pris la décision de m’engager davantage dans la vie publique et politique, parce que je souhaite jouer un rôle plus actif à un moment déterminant pour la France et l’Europe tout entière ».
En 2009, alors que Roland Lescure rejoint la CDPQ, La Presse soulignait qu’il était très présent dans la presse économique européenne et « souvent invité à commenter les marchés boursiers ou les tendances économiques ». Dans un article du quotidien Les Échos, il donnait sa définition de l’économie de demain, où cohabiteraient « le pragmatisme des entrepreneurs, le savoir des économistes et le volontarisme des gouvernements». Économiste chevronné, il fut classé au 19e rang au Power 100 des Chief Investment Officer en 2014, et fut distingué « Chief Investment Officer of the year » en 2015.
Avant de rejoindre la CDPQ, M. Lescure a exercé pendant plus de 10 ans des responsabilités clés en finance au sein d’importantes sociétés françaises de gestion d’actifs, chez Groupama et Natixis. En France, il a commencé sa carrière à l’INSEE et au ministère des Finances.
Peut-être y retournera-t-il à l’issue de l’élection présidentielle, dans un fauteuil plus confortable ?
(crédit photo: Nathalie Simon-Clerc – Tous droits réservés)