La compagnie aérienne française, Air France, devrait être pilotée par le Canadien Benjamin Smith, actuel directeur de l’exploitation d’Air Canada, à l’issue du conseil d’administration de ce soir, qui nommera le successeur de Jean-Marc Janaillac, démissionnaire en mai dernier. L’État français a indiqué qu’il appuierait cette candidature, ce qui déplaît à neufs syndicats d’Air France.
Par Nathalie Simon-Clerc
Actionnaire à hauteur de 14,3%, l’État français, par la voix de Bruno Lemaire, appuiera la candidature du Canadien. « Je peux vous dire que le représentant de l’État votera en faveur de cette nomination », a déclaré Bruno Lemaire, ministre de l’Économie. Il a ajouté que Benjamin Smith est « un excellent profil, une personnalité qui remplit toutes les conditions que l’État actionnaire avait posées dans cette nomination ».
Du côté des syndicats, moins d’enthousiasme cependant, puisque ce matin neufs d’entre eux jugeaient « inconcevable que la Compagnie Air France, française depuis 1933, tombe dans les mains d’un dirigeant étranger dont la candidature serait poussée par un groupe industriel concurrent », en l’occurrence Delta Airlines, actionnaire d’Air France-KLM à hauteur de 8,8%.
Les neufs syndicats affirment que le nouveau patron de la compagnie aérienne française devrait avoir « une connaissance fine du modèle social français ». Or, Benjamin Smith s’est notamment illustré en tant que négociateur en chef dans les pourparlers avec Air Canada Rouge, une branche de la compagnie canadienne qui offre des vols low-cost.
L’ex-PDG, Jean-Marc Janaillac, a démissionné à l’issue d’un vote du personnel en mai dernier, qui a rejeté le plan salarial de la direction.
L’intersyndicale, qui a mené 15 jours de grève pour obtenir une revalorisation des salaires, et qui a finalement obtenu la tête de l’ex-PDG, se réunira le 27 août pour « déterminer les actions qu’elle mènera dès la rentrée afin d’obtenir la fin du blocage qu’elle dénonce depuis des mois ».