Le 23 mars dernier, c’est dans le Mile-End qu’avait lieu le premier meetup de BleuBlancTech, 5@7 de réseautage sur le thème des « perspectives de la French Tech Montréal, et comment s’inscrire dans ce label et le dynamiser ? », pour les Français et Montréalais interpelés par la mouvance des startups.
Par Karina Sanchez
« Ce label appartient à tous. Autant aux Français qu’aux Québécois qui veulent établir des liens ici ou là-bas, a lancé aux participants de la soirée Séverine Boitier, l’une des cofondatrices de BleuBlancTech. On a porté le bébé et maintenant c’est à vous de le façonner avec nous. »
Ce premier meetup fait suite à la récente labellisation « French Tech » de Montréal, fruit du labeur de huit cofondateurs français qui souhaitent faciliter l’accès à un écosystème technologique autant aux intéressés de la France que du Québec. Cette soirée fut l’occasion de présenter le mentorat mis en place pour accompagner les entreprises de la French Tech Montréal, ainsi que trois startups créées par des Français au Québec.
Opportunités et particularités
En plus d’avoir été un espace propice pour réseauter, la soirée était consacrée à l’introduction de trois startups lancés, localement, en partie pas des Français. On y présenta notamment : Articho, une plateforme de services destinée aux artistes peintres (leur permettant d’exhiber virtuellement leurs œuvres) et aux acheteurs potentiels (pouvant se procurer une œuvre sans se ruiner), LaunchLeap, une startup qui travaille, entre autres, avec Telus et qui contribue à la conception d’un produit ou d’un service en incluant dans le processus les clients de la compagnie (ce qui favorise leur fidélisation), et Artichoke, un studio culinaire créatif qui se spécialise dans la photographie gastronomique.
Celui-ci a été lancé à priori dans le sud de la France par une Montréalaise qui revient vers sa province natale en raison du potentiel qu’elle recèle pour son projet d’affaires. « Au Québec, il y a un engouement pour la bouffe et le vin plus que dans le sud de la France, a précisé la présidente d’Artichoke, Frédérique Chartrand. Là-bas, la phase pédagogique pour faire connaitre la valeur de mon offre de services et pour me créer un réseau de clients a été longue et lente. Ici, c’est tout le contraire.»
L’un des cofondateurs de LaunchLeap est allé dans le même sens en mettant l’accent sur des avantages qu’il conçoit de la belle province. « Il y a une facilité ici pour créer des choses et on peut retrouver beaucoup de relais sur lesquels s’appuyer », a fait noter Arthur Juchereau.
Parmi les objectifs de Bleu Blanc Tech, celui de faciliter un programme de mentorat et de susciter « des mariages entre entreprises et personnes tout en instaurant des passerelles entre la France et le Québec » sont des démarches encouragées par le collectif pouvant favoriser le succès des entrepreneurs, selon Julien Trassard, l’un des ambassadeurs de Bleu Blanc Tech.
Le mentorat : une ressource inestimable
« Bleu Blanc Tech est un catalyseur de possibilités. Il concentre à un seul endroit de nombreuses ressources qu’en solo, ça prendrait un temps fou à mobiliser», soutient Daniel Boismenu, chimiste et président d’une firme à la recherche d’idées ingénieuses découlant de scientifiques et de chercheurs universitaires français et/ou québécois.
La croyance populaire veut que la plupart des startups échouent au cours de leur première année de vie. Ceci est dû, en grande partie, à un manque de planification et à l’implantation d’une structure d’entreprise peu solide, explique M. Boismenu. Pour aider à pallier ces défis, le programme de mentorat est une opportunité unique, à son avis. « C’est très sécurisant pour un entrepreneur novice de rencontrer quelqu’un avec de l’expérience dans le domaine. Un sénior qui a eu du succès permet d’enrichir la réflexion. Cela permet aux entrepreneurs et à l’entreprise de prendre une certaine maturité, car il ne suffit pas de lancer une entreprise. C’est sa pérennité qui prévaut. Il faut savoir la maintenir et s’assurer de sa survivance. », élabore-t-il.
Près d’une centaine de personnes se sont déplacées pour l’occasion. Parmi les participants, des conseillers économiques du ministère de l’Innovation, des gens d’affaires et des finissants tels que Lucy Indomba. Arrivé à Montréal depuis deux ans, et titulaire d’un Bacc. à HEC Montréal, elle finalise des études à l’Institut supérieur d’informatique. Ce qu’elle vient chercher lors de cette soirée de vins et fromages, c’est justement une opportunité de mentorat. « J’ai l’intention de rester ici et donc si à travers Bleu Blanc Tech je trouve un projet dans lequel je pourrai m’impliquer, cela serait bénéfique pour mes objectifs de carrière dans le développement web. », fait-elle remarquer.
(crédit photo : Karina Sanchez)