Les Oubliés de Buffalo, dont la moitié sont français, comptaient bien sur la visite du Premier ministre français au Canada, pour faire avancer leur dossier. Mais il n’a pas donné suite à leur demande d’entrevue et considère le dossier comme « réglé », provoquant la colère de leurs représentants.
« Il n’y a plus lieu de parler des Oubliés de Buffalo » a déclaré le Premier ministre Ayrault lors de son voyage officiel au Canada, devant la communauté française. Laïla Chatellier ne décolère pas. Elle est co-fondatrice et porte-parole du mouvement « les Oubliés de Buffalo « . « Le dossier a avancé, mais il n’est pas réglé » précise-t-elle.
Elle reproche à Jean-Marc Ayrault d’avoir éludé le problème en refusant de recevoir les représentants du mouvement, et d’avoir voulu faire plaisir au gouvernement Canadien par ces déclarations « prononcés devant la communauté française ! » s’exclame la porte-parole.
Selon Laïla Chatellier, beaucoup de cas difficiles restent à régler, et 25% seulement des dossiers ont été traités. Sur 8500 demandes, la moitié sont des Français. L’attente met certains « oubliés » dans des situations précaires : une femme enceinte va devoir accoucher prochainement en déboursant 20 000$ faute de protection sociale.
Les « Oubliés » auraient voulu attirer l’attention du Premier ministre sur ces situations précaires, dûes à l’allongement des délais d’examen des dossiers (passés de 14 à 28 mois), mais espéraient également obtenir une reconnaissance de leur mouvement et du travail effectué.
Laïla Chatellier souligne la solidarité exemplaire générée par le mouvement, et l’énorme soutien apporté par Philippe Zeller, ambassadeur de France à Ottawa. Mais elle regrette que le Premier ministre français n’ait pas reconnu cet exemple de solidarité et se sent « lâchée » par le gouvernement français.