Le 10 novembre dernier, se tenait le premier anti-salon de l’emploi au centre-ville de Montréal. Cette initiative collective de la Fondation Ressources Jeunesse, du Carrefour Jeunesse Emploi du centre-ville de Montréal et de la Société de Développement Social du centre-ville de Montréal, propose un nouveau regard sur la recherche d’emploi. Le Salon Urbain de la Place des Arts s’est transformé un instant en un lieu de rencontres entre employeurs et demandeurs d’emploi, sans CV, sans pression. Une approche plus humaine de la recherche d’emploi.
Par Cédrelle Eymard
Des recruteurs, des candidats munis d’une étiquette avec leur prénom et leur compétence première écrits dessus, pas de CV, simplement des échanges verbaux. C’est ainsi que se déroule ce premier événement un peu hors du commun. Le but ? Briser les barrières du recrutement, une façon de casser les codes en quelque sorte. « Nous avons souhaité créer quelque chose d’innovant, de dynamique, et faire le contraire de ce qui existe déjà », explique Caroline Thomas, Directrice Générale de la Fondation Ressources Jeunesse. Cette Française, qui a immigré au Québec il y a presque 25 ans, connaît le marché du travail, ses contours et ses failles. « Briser cette barrière entre candidat et recruteur permet des entrevues avec moins de pression ».
Lors de l’anti-salon, 25 entreprises ont répondu présent, de Starbucks à Air Canada, en passant par Métro ou la STM, toutes prêtes à recruter, mais surtout prêtes à jouer le jeu du conseil et de la découverte de l’humain de chaque candidat. « Pour cette première, détaille Caroline Thomas, nous avons ciblé des domaines comme le commerce de détail, l’administration, l’hôtellerie et les entreprises de comptabilité et de finances ».
Aider, conseiller, réseauter
Cette nouvelle approche du monde du travail semble avoir plu aux presque 500 candidats venus tenter leur chance Place des Arts. « Je suis venu pour avoir le regard des recruteurs et pour me rapprocher d’eux, même si ce n’est pas dans mon domaine » confie Thierry Lauer-Martin, jeune Pvtiste français de 39 ans, arrivé à Montréal au printemps dernier. Ce demandeur d’emploi en ressources humaines a compris que « réseauter est essentiel ici». S’il n’a postulé à aucun emploi, Thierry a rencontré, discuté, demandé des conseils. « Je vais entretenir les liens que j’ai créés aujourd’hui et faire un suivi, c’est incontournable pour ma recherche d’emploi ».
Au-delà des postes proposés, il y a ce fossé entre recruteurs et demandeurs d’emploi qui a diminué ce jeudi. « Je suis certes ici pour recruter, explique Benjamin Robert, directeur des ressources humaines d’une start-up française « Cartouches certifiées », mais je suis surtout ici pour conseiller et briser les codes de l’entrevue classique ». Les deux mondes ne se parlent pas, l’anti-salon a rendu ce contact possible. « Les entrevues entre un recruteur et un candidat stressé ne sont agréables pour personne, confie Benjamin. Ici, poursuit-il, on met le CV de côté et on s’intéresse aux gens. On redonne confiance aux candidats les moins expérimentés, les moins à l’aise ».
Jobmap, une application cellulaire révolutionnaire
L’anti-salon était, en outre, l’occasion de mettre en lumière une nouvelle application cellulaire, Jobmap. Sa particularité? Utiliser la géo-localisation pour cibler les immeubles des entreprises et d’un clic, y envoyer son CV. « C’est ma blonde Myriam qui m’a inspiré, raconte Marc Bruk, le président-fondateur. Un jour, elle est rentrée en pleurs car elle ne trouvait pas de job. J’ai donc décidé de lui créer une application gratuite». Et ce cadeau amoureux semble séduire d’autres personnes que Myriam! Déjà 178 entreprises canadiennes y adhérent. Entre autres, Couche-Tard, la SAQ, Air Canada, Saint-Hubert et Ultramar. Cette application génère une immense base de données pour les entreprises du monde entier. « Si un habitant de Taïwan souhaite postuler au Canada en un clic, il le peut grâce à Jobmap » ajoute Marc. Cette application mobile entame un véritable tour du monde. Elle est d’ores et déjà implantée à Sacramento, en Californie, mais aussi en France avec l’entreprise Archema, séduite par le concept.
(photo de Une: Les organisateurs de l’anti-salon de l’emploi – gracieuseté)