Le 6 mai dernier, une centaine d’invités est venue assister au lancement nordaméricain de la bande dessinée À la découverte de la Francophonie, écrite par Benjamin Boutin et illustrée par Christophe Carmona.
Véritable voyage initiatique à travers l’espace francophone, guidé par Virginie, une jeune Mauricienne, et Sylvain, un Acadien d’origine vietnamienne, la BD nous entraine de Paris à Port-au-Prince, en passant par Abidjan ou l’île Maurice, où les deux héros rencontrent des figures historiques et contemporaines de la Francophonie.
Benjamin Boutin revient sur la création de sa bande dessinée À la découverte de la francophonie, un projet rendant hommage à des figures marquantes de la francophonie comme Léopold Sédar Senghor, mais aussi des personnages contemporains comme Louise Beaudoin, ancienne ministre du Gouvernement du Québec, et Clément Duhaime, ancien numéro de 2 de l’OIF. Il y explore l’histoire de la langue française à travers ses multiples vecteurs de diffusion – y compris la colonisation, abordée sans tabou – mais aussi les apports des explorateurs, artistes, scientifiques et missionnaires. Il souligne que la francophonie moderne s’est affranchie du passé colonial pour devenir un espace égalitaire de coopération entre pays souverains, basé sur des valeurs humanistes.

« Je cherchais un support vivant, qui parle aux jeunes », explique le scénariste. Le format bande dessinée s’est imposé naturellement pour transmettre « l’histoire et les enjeux de la Francophonie de manière ludique ».
La bande dessinée, selon lui, est un outil accessible et intergénérationnel qui permet de transmettre cette histoire de façon ludique, en complément d’écrits plus académiques. Il affirme que la francophonie en 2025 est toujours vivante et actuelle : « elle est politique, culturelle, scientifique, économique, mais surtout un lien humain et social entre peuples, à travers la langue française qui reste une richesse parmi d’autres dans un monde plurilingue. »
Des figures comme Léopold Sédar Senghor, Habib Bourguiba ou Norodom Sihanouk rappellent la dimension politique fondatrice de l’institution, tandis que Louise Beaudoin et Clément Duhaime incarnent son évolution contemporaine. Tous deux avaient d’ailleurs fait le déplacement à Montréal, tout comme Michel Robitaille, ancien Délégué général du Québec à Paris, serviteur de la francophonie au Québec.

La francophonie, contrepoids à l’hégémonie américaine
Pour Louise Beaudoin, la Francophonie est une « grande famille internationale » et un « contrepoids à l’hégémonie américaine ». Elle soutient la BD dont elle est l’un des personnages, qui reflète, selon elle, une « francophonie citoyenne, vivante et citoyenne », au-delà des institutions. Elle insiste sur l’importance de la francophonie dans le monde actuel, en tant qu’espace culturel, politique et économique, même si son influence institutionnelle reste limitée.
L’ancienne déléguée générale du Québec à Paris milite pour une meilleure découvrabilité des contenus francophones dans l’espace numérique, une meilleure visibilité des œuvres culturelles francophones, en soulignant qu’il faut progresser pour assurer une meilleure représentation de la diversité linguistique et culturelle dans l’espace francophone.
La BD questionne aussi la dualité entre une Francophonie institutionnelle, structurée autour de l’OIF, et une Francophonie citoyenne portée par les individus. « Il existe une multitude d’acteurs qui font vivre la Francophonie au quotidien, au-delà des discours officiels », insiste Benjamin Boutin, rejoignant ainsi Louise Beaudoin.
Le reportage complet sur la soirée de lancement: